CINQUANTE ANS D'HISTOIRE ADVENTISTE MODERNE

(catalogue)

Survol historique des différents concepts conflictuels de l'histoire adventiste présenté par des théologiens, des éditeurs et Ellen White

 

Introduction

"Confiez-vous en l'Éternel, votre Dieu, et vous serez affermis; confiez-vous en ses prophètes, et vous réussirez" (2 Chron. 20:20).

Chers amis, souvenons-nous de notre histoire et qu'elle nous serve de mise en garde. Tous nos ancêtres étaient guidés par la nuée providentielle et ont été amenés miraculeusement à la Mer Rouge. Ils ont traversé les eaux et y ont reçu le même baptême que le nôtre, puisque Moïse les a délivrés de l'esclavage de la mort pour les conduire à la vie du salut. Tous mangeaient et buvaient la même nourriture et la même boisson, Dieu pourvoyait chaque jour à ces repas. Ils buvaient au Rocher, la fontaine de Dieu qui se tenait à leur disposition partout où ils étaient. Et ce Rocher était Christ. Mais justement, vivre des expériences de la volonté et de la grâce de Dieu ne leur semblait pas suffisant –la plupart d'entre eux ont succombé à la tentation pendant les moments difficiles dans le désert, et n'ont pas été agréables à Dieu.

Les mêmes choses pourraient nous arriver. Nous devons être sur nos gardes afin de ne jamais nous laisser séduire par notre propre volonté comme ils l'ont fait. Et nous ne devons pas faire "tourner notre religion en rond" comme un cirque, c'est ce qu'ils ont fait également- "dès que le peuple s'est divisé, il a alors été pris dans un engrenage." Nous ne devons pas vivre dans l'immoralité –ils en ont subi les conséquences, souvenez-vous, il en est tombé vingt-trois mille en un seul jour! Nous ne devons jamais exiger de Christ qu'Il nous serve au lieu de Le servir nous-mêmes. Ils ont essayé d'agir de cette manière, et Dieu leur envoya une plaie de serpents venimeux. Nous devons veiller à ne pas inciter le mécontentement; ce mécontentement les a détruit.

Tous ces avertissements indiquent –DANGER!- dans nos livres d'histoire, et ils ont été mis par écrit afin que nous ne renouvelions pas leurs erreurs. Nos positions dans l'histoire sont analogues –eux au commencement, nous à la fin- et nous pouvons justement tomber comme ils l'ont fait. Ne soyez pas naïfs et trop sûrs de vous-mêmes. Vous n'en êtes pas exempts. Vous auriez pu "tomber" aussi facilement que n'importe qui d'autre. Oubliez votre confiance en vous-mêmes; cela ne sert à rien. Cultivez votre confiance en Dieu.

1 Corinthiens 10:1-12, The Message

L'HISTOIRE ADVENTISTE MODERNE

Ce passage de l'Epître aux Corinthiens est une mise en garde biblique pour les Adventistes du Septième Jour. Nous vivons à la fin des temps et notre histoire révèle comment le Seigneur nous a guidés. De même qu'Israël autrefois, nous avons également été conduits par la nuée providentielle. Nous avons aussi été délivrés de l'esclavage, et avons reçu notre nourriture et notre boisson au Rocher. Notre histoire déclare que nous sommes aussi tombés dans le même péché inconscient de l'incrédulité. Le récit est clair; cela est arrivé aux enfants d'Abraham et l'évidence montre que la même chose nous est arrivée aussi. Ils étaient au commencement et nous, nous sommes à la fin des temps.

La vérité proclame que nous devons davantage nous mettre en garde maintenant, qu'Israël à l'époque, mais nous avons négligé de lire et de croire ce qui est écrit dans nos propres livres d'histoire. Nous n'avons prêté aucune attention aux nombreux et précieux messages que le Dieu d'Israël nous a donnés.

L'année 1998 amène l'Israël moderne 40 après que "1888 Ré-examiné" ait été officiellement rejeté par la Conférence Générale. Cette durée, qui correspond à la moitié d'une vie, est une partie des 110 années qui se sont écoulées depuis la session de la Conférence Générale de 1888 à Minneapolis. Ellen White insiste sur le fait qu'à ce moment là, le Seigneur adressa un "très précieux message" à Son peuple par l'intermédiaire des frères Waggoner et Jones.

Au sein de notre génération actuelle d'Adventistes, il y en a peu qui savent quelque chose de notre histoire de Minneapolis, de même qu'ils ignorent ce qui s'est passé pendant les quarante années écoulées depuis 1958. Mais il y a 100 ans, le peuple de Dieu a été averti du danger de l'ignorance:

"Nous n'avons rien à craindre de l'avenir, sauf si nous oublions la manière dont le Seigneur nous a guidés, et ce qu'Il nous a enseigné dans le passé."

Nous avons entendu cette citation un grand nombre de fois, mais savons-nous qu'elle provient du General Conference Bulletin du 20 Février 1899? Cela signifie qu'il y a cent ans, nous avons été avertis de ne pas oublier "la manière dont le Seigneur nous a guidés, et ce qu'Il nous a enseigné dans le passé". Ceci est un puissant témoignage pour la génération actuelle d'Adventistes –l'Israël moderne-; il est alors temps de traverser le Jourdain.

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Il y a quarante ans, nous n'avions pas de machines à écrire, ni d'ordinateurs comme aujourd'hui. Evidemment, il n'y avait pas non plus de CD-roms pour visualiser l'histoire de notre Église et les témoignages d'Ellen White en cliquant sur une souris. Les archives du White Estate étaient fermées à l'accès, et seul le matériel accessible et approuvé était rendu disponible. C'était dans ce contexte que le manuscrit particulier "1888 Re-examined" fut rédigé à l'attention de la Conférence Générale et leur fut présenté en 1950.

Son contenu était si sérieux et tellement important qu'il nécessitait une étude plus approfondie. Par conséquent, le manuscrit a été remis entre les mains du Comité de Défense de la littérature qui aujourd'hui s'est fait connaître en tant qu'Institut de la Recherche Biblique.

Après plus d'un an, nous avons reçu une réponse datant du 6 Décembre 1951. Les frères déclaraient: "Nous ne voyons rien de nouveau dans votre manuscrit… Si vous acceptez ce conseil… vous ne devriez pas souhaiter imprimer vos opinions plutôt critiques, ni les faire circuler davantage."

Et ainsi, pendant huit ans, le manuscrit fut en fait un document clandestin qui était recopié en secret et que les frères et les membres se passaient les uns aux autres à travers le monde. Mais en 1958, beaucoup de nos membres d'église se sont vraiment demandé pourquoi le document n'était pas accepté par les dirigeants. Cette situation nécessitait une réponse officielle qui fut donnée à la page 49 du traité publié en Septembre 1958: "Une plus grande évaluation du manuscrit '1888 Re-examined'."

Ce traité déclarait que cette "évaluation" fut préparée par un comité constitué des membres officiels de la Conférence Générale". Les auteurs de "l'évaluation" ont pris une décision ferme contre "1888 Re-examined", et on affirmé que ce manuscrit était basé sur: 1) "des sources d'information insuffisantes qui ont abouti à de nombreuses erreurs"; 2) "un manque total de supports bibliques"; 3) qu'il "contient beaucoup de contradictions"; 4) et que "les conclusions apportées dans le document ne pouvaient pas être acceptées".

Cette condamnation officielle voulait dire que le manuscrit montrait que "les auteurs avaient fait preuve de maladresses considérables, à la fois dans leurs recherches et dans l'analyse des faits"; que "la thèse… fait réfléchir sérieusement sur l'éthique littéraire de ses auteurs"; et "qu'elle est criblée de… faux raisonnements". La condamnation montre aussi que "les auteurs, en s'étant révélés coupables de dénaturer les faits et de mal appliquer les explications de l'Esprit de Prophétie, … ont rédigé un manuscrit qui est préjudiciable pour l'Église". Par conséquent, cette déclaration fut prononcée: "Toutes les personnes qui se réfèrent au manuscrit de Wieland et Short, le soutiennent et le font circuler, sont de ce fait coupables d'une conduite incorrecte".

Il y a quarante ans que cette interdiction a été faite. Qu'est-il arrivé au manuscrit "1888 Re-examined" entre les mains de l'Israël moderne pendant les quatre dernières décennies?

LA NOUVELLE GÉNÉRATION ACTUELLE

La génération actuelle sait peu de choses de ce qui était important dans l'Église il y a quarante ans. De même que tous les membres du comité, qui ont interdit le manuscrit en 1958, sont maintenant dans la tombe. Mais les faits rapportés dans "1888 Re-examined" continuent d'attirer l'attention. L'histoire de la Conférence de Minneapolis occupe une place aussi significative dans les annales de l'Église Adventiste que la traversée du Jourdain par le peuple d'Israël. Les comparaisons sont impressionnantes.

Si le peuple d'Israël avait traversé le Jourdain quarante ans plus tôt, il n'aurait pas apostasié à l'intérieur du camp. Ils se sont éloignés de Dieu presque inconsciemment. La licence et l'idolâtrie du dieu Baal provoquèrent leur chute et les dirigeants furent parmi les premiers à transgresser les principes de Dieu. L'apostasie est devenue nationale, car ce sont les traîtres à l'intérieur du camp qui ont renversés les bastions des principes. Tout ceci est clairement décrit dans Patriarches et Prophètes, au chapitre "Apostasie au Jourdain".

Bien que d'aussi graves transgressions n'aient jamais été mentionnées parmi nous, la recommandation est pourtant formelle: "A mesure que le peuple de Dieu approche de la fin des temps et qu'il arrive sur le seuil de la Canaan céleste, il voit, comme autrefois, Satan redoubler d'efforts pour l'empêcher d'entrer dans la terre promise" (PP, 437). Nous devons comprendre que cette immoralité spirituelle et ce culte raffiné du dieu Baal peuvent être aussi mortels qu'une transgression flagrante.

LE TEMPS A AGGRAVÉ LE REJET

Le rejet officiel du manuscrit "1888 Re-examined" en 1958 n'a pas empêché les frères et sœurs de s'y intéresser. Les membres d'église ont continué de soulever des questions qui ennuyaient et embarrassaient l'administration. De ce fait, des livres ont été publiés afin de persuader les membres que tout va bien et que Minneapolis était en réalité une "victoire" malgré qu'Ellen White ait déclaré que c'est Satan qui a triomphé (1888 Materials, 604). La génération actuelle a besoin de savoir ce que nos publications ont révélé à l'Église au cours des dernières décennies. Elles fournissent à nos membres un compte-rendu semblable à ce que les dix espions ont dit au peuple d'Israël afin qu'il ne puisse pas entrer dans la terre promise –un rapport faux et mensonger.

Quelques-uns, au sein de l'administration de l'Église ou parmi les laïcs, savent ce que nos érudits enseignent à l'Église. Au cours des années, la majeure partie des ouvrages a été réalisée dans nos maisons d'édition. Malheureusement, ces publications ignorent et ne tiennent aucun compte du document de 1800 pages, Ellen G. White 1888 Materials, que le White Estate a publié en 1987 en prévision du centenaire de Minneapolis en 1988. Voici une brève critique des sept livres qui ont été écrits au cours des trente cinq dernières années et qui dévoilent la vérité de notre histoire.

1962 – Par la foi uniquement, de Norval F. Pease. L'avant-propos dans ce livre, écrit par R. R. Figuhr, le président de la Conférence Générale à cette époque, conseille vivement de "le lire avec prudence" parce qu'il dit que la Conférence Générale de 1888 "a été interprétée d'une manière différente par un nombre important de personnes, particulièrement les derniers mois". Le président rassure l'Église en déclarant: "Ce livre guide dans le droit chemin".

Ce livre vivement recommandé fut le premier des nombreux volumes qui ont été publiés au sujet de 1888. Ceci montre clairement que des anomalies persistent et qu'en réalité, ce livre ne guide pas dans le droit chemin.

Pease souligne l'éloignement constant d'A. T. Jones. Il dit que ses déclarations en 1893 étaient "violentes et pratiquement sous l'effet du vitriol" étant donné que le rapport écrit indique l'opposition. Pease suggère l'hypothèse que Jones et Waggoner ont obtenu le message de 1888 des églises protestantes populaires et que c'était l'ancienne doctrine de Luther, Wesley et les autres.

Mais la conscience adventiste ne pouvait pas admettre que le "très précieux message", envoyé par le Seigneur en 1888, soit seulement une doctrine provenant de Babylone. Ellen White l'a défini comme étant le "message du troisième ange, en vérité".

1966 – A travers la crise vers la victoire, de 1888 à 1901, de A. V. Olson. Le titre du livre de cet auteur présente un grand mystère, car Ellen White ne fait pas une seule fois référence à Minneapolis en tant que "victoire". Elle dit que "Satan a réussi, dans une grande mesure, à priver notre peuple de la puissance extraordinaire du Saint-Esprit que Dieu désirait ardemment lui communiquer" (1MC 276).

On fait un effort acharné pour montrer que seulement "vingt-trois ouvriers" de nom s'étaient engagés dans l'opposition au message (p. 83). Mais, s'il y avait moins de 100 délégués à la session qui représentaient le pourcentage des dirigeants, l'opposition ressemblait à celle qui avait eu lieu dans le ciel à l'origine. Ellen White déclare: "On n'a prêté aucune attention à mon témoignage, et je n'ai jamais été traitée au cours des expériences de ma vie comme à cette conférence… J'ai du faire face à des remarques et à des critiques… Mes travaux semblaient avoir été accomplis en vain" (1888 Materials, p. 187, 218, 223).

Bien que l'auteur reconnaisse qu'il y avait une certaine opposition à la session, le contenu du livre tout entier fait ressortir la satisfaction. Le lecteur apprend ces propos: "Nous avons découvert beaucoup d'indications encourageantes d'acceptation du message. Dans tous ces documents volumineux, nous n'avons trouvé que trois références faisant allusion à une quelconque opposition à la vérité bénie de la justification par la foi" (p. 229). Cette évaluation des "trois références" est incompréhensible comparée au nombre de déclarations d'Ellen White décrivant l'opposition et la révolte sans limites. L'auteur dit que les problèmes proviennent des laïcs: "Ils ont négligé… ils ont manqué… leurs pauvres âmes sont déchues et indigentes… ils seront bientôt rejetés par le Seigneur" (p. 239). Ceci nous rapproche de la philosophie catholique romaine qui stipule que le dirigeant dans l'église est toujours en règle avec Dieu, mais qu'un laïc ne réagit pas de la même manière. Le livre omet de comprendre ce que le Seigneur a voulu faire en envoyant la pluie de l'arrière-saison et le grand cri.

1971 – Mouvement du destin, de Le Roy E. Froom. Ce traité de 700 pages est arrivé rempli de recommandations surprenantes. A la Conférence Générale de 1970 à Atlantic City, des brochures de 32 pages, en promotion et intitulées "l'histoire fascinante du mouvement du destin", furent distribuées. Six pages, rédigées par des responsables d'église éminents, étaient remplies de dix-neuf recommandation en faveur du livre.

L'auteur déclare que son travail doit être une "vue d'ensemble –pour glorifier Dieu et exalter la vérité", une description "claire", "complète et détaillée", "documentée", "étendue", "impartiale", "basée sur les faits", "possédant une fidélité inébranlable", "franche et droite", et "corrigeant les malentendus"- grâce à tout cela, ce livre sera peut être le plus célèbre de notre histoire.

Cependant, les nombreuses anomalies qu'il contient sont fastidieuses et déconcertantes. Ce livre enseigne à l'église que Minneapolis a "introduit une nouvelle époque différente, conduisant à une expérience avancée… un nouveau réveil –une période de renouveau et de réforme… et qu'il a libéré le Mouvement de l'autosatisfaction de Laodicée" (p. 267).

L'auteur considère qu'il n'y a pas de besoin de repentance mais, au moins vingt fois, il dit que "nous devrions analyser notre insistance… nous devrions … nous avons besoin… nous avons besoin de nous débarrasser de toute stratégie dépassée et des méthodes désuètes- qui étaient probablement assez bonnes pour nos aïeux, mais qui sont tout à fait inadaptées à l'heure actuelle" (pp. 664-666).

Il ne donne pas son opinion sur ceux qui, en lisant notre histoire, reconnaissent que ce sont essentiellement nos dirigeants qui ont rejeté le message en 1888. Il proclame que ceux qui ont osé relater ce fait, accomplissent une tâche qui "constitue en réalité une accusation mortelle". D'ailleurs, il dit de ces personnes qu'elles sont "redevables d'une repentance explicite envers l'Église" (p. 358).

Il y a maintenant trente-cinq ans que Mouvement du destin a été publié. De simples réflexions reconnaissent que ces évènements, décrits comme "une nouvelle époque différente… un réveil… un renouveau et une réforme", ne se sont pas produits dans l'église. Ce livre ne soutiendra pas une profonde analyse à la lumière de l'histoire adventiste et du témoignage d'Ellen White.

1987 – De 1888 à l'apostasie: Le cas d'A. T. Jones, par George R. Knight. C'est le premier auteur de plusieurs livres sur 1888. Il déclare dans la préface que son objectif essentiel est de "développer la biographie de Jones". Pourtant, certaines revues au sujet du livre, publié en 1988, remettent sérieusement ces intentions en question. Un commentateur signale: "Il [Knight] est devenu complètement irresponsable en tant que biographe… [le livre] vaut la peine d'être lu, à condition que l'on puisse constamment remonter aux sources pour vérifier le texte… Ce qu'il a écrit… est une condamnation de Jones" (Adventist Currents, Avril 1988).

Un autre commentateur précise: "Il y a un usage abusif de la documentation de même qu'une subtile mise en doute des premiers messages de Jones sur la justification par la foi… Knight manipule sa documentation de manière à laisser une fausse impression au lecteur" (A Critique, LMN Publishing, 1988).

Une autre commentateur fait encore cette remarque: "Pendant que je lisais ce livre, je commençais à me demander si Knight avait rédigé cette biographie pour discréditer Jones… Bien que ce livre contienne une quantité considérable d'informations utiles, cette information-là semble à ce point 'déformée' par 'l'interprétation' qu'elle suscite des questions à propos de sa fiabilité ou de son exactitude en tant que biographie" (Spectrum, vol. 19, nº 3, p. 61).

L'analyse perspicace de ces commentateurs fut confirmée par Knight lui-même quand il déclara dans un rapport publié: "J'ai fait de mon mieux pour démontrer que Jones était aberrant du début à la fin" (Adventist Currents, Avril 1988).

Knight déverse sur Jones de multiples calomnies, et l'accuse aussi de mauvaises intentions et d'hérésies. Pourtant Jones est le seul pasteur Adventiste du Septième Jour dans l'histoire qui ait partagé avec son collègue, E. J. Waggoner, ce qu'Ellen White a témoigné qu'ils étaient: "des lettres de créance célestes" (1888 Materials, p. 543).

Cette génération doit décider si elle veut croire les critiques non inspirées ou la messagère du Seigneur qui nous conseille d'étudier Jones et Waggoner: "Je voudrai avertir ceux qui, pendant des années, ont résisté à la lumière et ont soutenu l'esprit d'opposition. Pendant combien de temps allez-vous haïr et mépriser les messagers de la justice de Dieu ?Il leur a délivré Son message. Ils apportent la parole du Seigneur" (1888 Materials, 1341).

1989 – Les saints en colère, de George R. Knight. Ce livre de 158 pages et de sept chapitres renferme six chapitres traitant de la "Crise" dont le thème devient "principalement une étude de l'histoire adventiste". Ce volume est la suite de son livre de 1987, intitulé: De 1888 à l'apostasie: Le cas de A. T. Jones, mais il contient environ 19 références particulièrement désobligeantes envers les auteurs de 1888 Ré-examiné.

Knight voudrait que ses lecteurs croient –et il le répète et insiste en faisant ressortir ses opinions en italique –que le message délivré par Waggoner [et Jones] n'apportait pas "de contributions adventiste particulière à la théologie. C'était un appel à retourner au christianisme de base" (p. 53). On retrouve cette idée à la page 57 et de nouveau en italique: "Ainsi, selon la perspective d'Ellen White, l'importance du message de 1888 n'était pas due à une doctrine adventiste particulière développée par Jones et Waggoner, mais plutôt à la réunion de l'Adventisme avec le christianisme de base."

Cette affirmation est répandue dans tout le livre et elle est encore mentionnée au moins six autres fois (pp. 112, 128, 137, 144, 147, 150). Néanmoins, ce point de vue n'aura pas sa place dans le contexte de l'ouvrage The Ellen G. White 1888 Materials. Il s'agit d'une hypothèse qui ne tient pas compte de la manière dont Ellen White a estimé le message de 1888. Elle déclare que c'était le "Seigneur dans Sa grande miséricorde [qui] envoya un très précieux message à Son peuple par l'intermédiaire des frères Waggoner et Jones" (1888 Materials, p. 1336, [TM 91]). Visiblement, après que le Seigneur ait délivré le message, Jones et Waggoner n'y ont rien ajouté provenant de leur propre opinion ou d'autres indications glanées dans les commentaires, et évidemment, ce message n'appartient pas aux dénominations qui observent le dimanche. D'autre part, en prétendant que Jones et Waggoner n'avaient pas reçu de message particulier, Knight enseigne au lecteur qu'il faudrait définir le caractère de Jones comme "trop sûr de lui", "voulant toujours avoir raison", "rude", "imposant la voie à suivre", "autoritaire", et que "sa personnalité éveillait particulièrement l'antagonisme de ses adversaires" (p. 65).

Le livre se termine avec cette conclusion étonnante: Ellen White considérait que le message avait été "présenté et accepté" en 1895 et "avait été suffisamment approuvé par la dénomination pour qu'elle progresse dans sa première mission" (pp. 153, 154). Ces propos ne tiennent pas du tout compte de ce qu'elle a dit au cours des années qui ont suivi Minneapolis. Elle n'a jamais laissé entendre que le message avait été accepté. Au contraire, après la session, en 1888, elle déclare que "la lumière envoyée par Dieu fut rejetée"; en 1896, elle dit: "Le Saint-Esprit a été insulté et la lumière rejetée"; en 1899, elle ajoute: "ils sont restés rebelles et fermés à la vérité, à la lumière et à l'évidence"; et en 1902, elle dit encore: "[la] Conférence de Minneapolis est l'un des chapitres les plus tristes de l'histoire des croyants en la vérité présente" (1888 Materials, pp. 226, 1494, 1693, 1796).

C'est seulement en fermant les yeux sur ces faits que le moindre érudit peut proclamer que le message était "accepté". Cette génération doit comprendre et reconnaître toute la vérité de notre histoire, telle qu'elle s'est déroulée.

1994 – La nature de Christ, par Roy Adams. Ce livre expose de nouveaux arguments accusateurs parmi les moins convaincants que l'ont n'ait jamais vus auparavant dans les publications de l'Église Adventiste du Septième Jour. Les plus grands apostats dans l'histoire adventiste n'ont jamais été calomniés, avec la vengeance dont ce traité accable les auteurs de 1888 Ré-examiné, autant que M. L. Andreasen.

Les auteurs sont nommés plus de 50 fois par leurs noms. Le docteur Adams dit que "les effusions de sang et les retranchements" dans le Moyen-Orient, l'Irlande du Nord, la Yougoslavie et le Sud, sont ce que nous souhaite le peuple qui ressemble aux auteurs (p. 106).

Mais bien plus que cela, ils sont logés "à la même enseigne" que Jim Jones et David Koresh dans le bouleversement de Jonestown et Waco (p. 109, 110). Le docteur Adams considère qu'il y a de bonnes raisons d'exprimer ces accusations. Sa dénonciation est basée sur son refus inflexible de la repentance corporative et il proclame "que la notion de repentance corporative… n'a aucune valeur". Et il ajoute encore que l'appel à la "repentance corporative" ne provient pas du "Dieu de la Bible". Pour s'assurer que ses lecteurs comprennent son aversion pour cette théorie, il répète: "La repentance corporative. Qui exige cela de nous? Je l'annonce avec vigueur: Ce n'est pas le Seigneur!" Ce qui signifie que cette idée ne peut provenir que de Satan (p. 112).

Cette piètre opinion spirituelle ne reconnaît pas que le Seigneur Jésus Lui-même appelle Son peuple à la repentance (Apoc. 3:19). Le docteur Adams affirme que la repentance corporative "ne possède pas le moindre support dans les écrits d'Ellen White" (p. 109), et il ignore les nombreux appels que l'on trouve dans 1888 Materials. Elle n'a pas seulement écrit de "suivre les frères à Battle Creek" (p. 1010), mais elle a soutenu la Conférence Générale à la session du 12 Mars 1890, pour les encourager à "remplir les conditions de la repentance et de la confession" (pp. 906-914).

D'autres appels semblables et d'une même puissance ont été adressés à l'Église toute entière par l'intermédiaire de l'article publié dans la Review du 26 Août 1890: "Depuis l'époque de Minneapolis… Ceux qui réalisent qu'ils ont besoin de se repentir envers Dieu, … demanderont pardon pour leur résistance à l'Esprit du Seigneur. Ils confesseront leur péché d'avoir refusé la lumière que le Ciel leur avait aussi gracieusement envoyée" (p. 695).

Si notre histoire est rejetée à cause de l'incrédulité, il n'y a pas de solution.

1998 – Un guide encourageant pour le Message de 1888, par George Knight. Ce livre récent de 183 pages, présenté comme prédication sur la Conférence Générale de 1888 à Minneapolis, a encore plus d'impact que ses publications antérieures. Le lecteur doit déterminer si son contenu le "guide" vraiment vers le véritable message de 1888. Cette publication est arrivée dans l'Église 40 ans après le rejet officiel de 1888 Ré-examiné. C'est ce document qui semble gêner le docteur Knight et lui permet de s'en servir comme d'une thèse à condamner.

Le style de ses questions et de ses réponses tient compte des conjonctures éventuelles dès le début du livre. Il affirme que "la théologie de Jones et Waggoner a subi des transformations significatives entre 1888 et 1896" (p. 68). C'était pendant cette période qu'Ellen White a rédigé des centaines d'approbations, déclarant que les enseignements que ces messagers délivraient à l'Église étaient des "lettres de créance célestes". Sa considération à leur égard, en tant que messagers apportant un message "envoyé" par le Seigneur, dépasse toutes les éloges que n'importe quel autre serviteur ait pu recevoir au cours de l'histoire de l'Église.

Le docteur Knight ne croit pas que le Message de 1888 est un message adventiste unique. Il répète ce qu'il a dit précédemment et déclare: "Quel que soit le message, Paul, Luther et Wesley l'ont partagé et l'ont prêché" (pp. 83, 86). Paul, Luther et Wesley n'ont pas prêché le message du troisième ange. Ellen White a dit que le message de 1888 était "le message du troisième ange, en vérité"; la moindre déclaration des derniers jours n'a jamais été aussi frappante. Elle a clairement expliqué que le "peuple a besoin de 'manne fraîche', que c'est "le message que Dieu a envoyé à Son peuple", que ce sont de "précieuses vérités anciennes révélées avec une nouvelle lumière", et que "particulièrement depuis la rencontre de Minneapolis, les vérités ont été annoncées au monde étant des révélations très importantes" (1888 Materials, pp. 167, 429, 430, 432, 1689).

Bien sûr, Paul a enseigné la vérité, le Seigneur Jésus également, mais en 1888 à Minneapolis, le Seigneur envoya ce qu'Ellen White déclare être "le puissant message pour cette époque à délivrer au peuple". C'était la vérité éternelle, mais une nouvelle révélation, aussi certaine que celle que Christ délivra aux pharisiens l'était pour eux. C'était bien plus que le christianisme de base que les églises observant le dimanche prétendent proclamer.

Maintenant nous découvrons les contrefaçons de la théologie,

bien plus que dans l'histoire déformée

Il est certain que l'un des problèmes les plus graves de ce livre est de contester les vérités théologiques fondamentales. 1888 Ré-examiné est condamné aux pages 99 et 100 du livre parce qu'à la page VI, on y découvre cette affirmation: "Le sacrifice de Christ n'est pas simplement conditionnel, mais effectif pour le monde entier, par conséquent la seule raison pour laquelle quelqu'un peut être perdu, est qu'il a choisi de résister à la grâce salvatrice de Dieu."

Le docteur Knight rejette cette affirmation et dit: "A moins d'être nés au sein de la famille de Dieu et d'être dans certaines conditions de justification, les êtres humains n'ont qu'une seule condition de foi. La doctrine qui prétend que Dieu 'a sauvé toute l'humanité inconditionnellement à la croix' et que la seule manière d'être perdu est de rejeter, 'volontairement et avec persistance, le don de Dieu du salut en Christ', est étrangère à Ellen White, à Waggoner et à la Bible." Alors, quel est leur témoignage?

La Bible: Le docteur Knight oublie les principaux textes de la Bible qui sont pourtant clairs. La vérité déclare à plusieurs reprises que le sacrifice de Christ est pour les péchés "du monde entier", qu'Il est le "Sauveur du monde", que "Christ est mort pour les impies", qu'Il "s'est donné lui-même en rançon pour tous", et que "Dieu, en effet, n'a pas envoyé Son Fils dans le monde pour qu'Il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui" (1 Jn 2:2; 1 Jn 4:14; 2 Cor. 5:19; Rom. 5:1, 6, 12-20; 1 Tim. 2:3-6; Jn 3:16-19; Jn 6:33, 51; etc). Et tout ceci depuis la fondation du monde!

EGW: Ellen White dit la même chose, ces quelques déclarations le confirment: "Il rendit la faveur divine à toute la famille humaine" (1MC 402); "Tous les hommes ont été rachetés… Tous les hommes sont la propriété du Seigneur" (Les paraboles de Jésus, 282); "Il a signé d'avance les 'laissez-passer' de la race toute entière" (MH 90); "Il a racheté Adam de sa chute déshonorante, et a sauvé le monde. Avec Ses forces humaines, Christ s'est adressé à la race toute entière" (My Life Today, 323) etc.

EJW: Waggoner l'explique aussi clairement: "Christ a éprouvé la mort pour chaque être humain. Il s'est donné lui-même pour nous tous, pour chaque personne" (Waggoner on Romans, p. 5, 101); et on retrouve la même théologie dans The Gospel in the Book of Galatians, pp. 29, 30, 54, 63). D'ailleurs, il proclame la même vérité théologique dans son livre remarquable, Bonnes nouvelles dans l'épître aux Galates: "Le jugement révélera que le salut tout entier fut offert à chaque être humain et que les perdus ont délibérément rejeté ce cadeau qu'ils possédaient dès la naissance".

ATJ: Jones et Waggoner s'oppose à Knight en écrivant dans La voie consacrée: "En ayant été fait chair… Il s'est identifié Lui-même en toutes choses à chaque âme humaine… Il a donné à chaque âme la méthode divine pour suivre cette voie consacrée". On retrouve la même vérité dans le General Conference Bulletin de 1895: "Sans notre accord à tous, … nous aurions tous fait partie du premier Adam; mais nous avons été en … Jésus-Christ, le deuxième homme qui a revêtu notre nature pécheresse… Ainsi et par ce moyen, chaque être humain qui a toujours vécu sur terre… est associé à Jésus… Tous ceux qui n'ont pas préféré le péché à la justice, la mort à la vie, ne subiront pas la seconde mort" (pp. 268, 269).

Malgré le démenti de Knight, les documents vont au-delà des déclarations équivoques –Christ a rétabli la grâce de Dieu pour toute la race humaine et l'humanité n'a rien à faire pour cela- "Lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous" –qu'ils soient croyants ou incroyants, tous les hommes sont la propriété du Seigneur. Ceci est un élément essentiel du message de 1888 que la Bible, Ellen White, Waggoner, de même que Jones, confirment tous et que les membres d'église ainsi que tous les gens du monde ont désespérément besoin de connaître et de croire.

Ce livre contient les mêmes erreurs que le précédent ouvrage, Les Saints en colère. L'auteur prétend qu'Ellen White, Jones et Waggoner étaient d'accord pour affirmer que l'Église avait abondamment accepté le message en 1895 (p. 148). Il ne tient pas compte des propos d'Ellen White dans son ouvrage 1888 Materials où, pendant douze années environ, elle a répété les termes "rejeté", "rejet", "rejetant", et les a écrit plus de 75 fois lorsqu'il s'agissait du message et des messagers. Il n'existe aucun document qui en corrobore "l'acceptation", et cela ne sert à rien d'essayer de prouver cette acceptation autrement. Une telle situation refuse l'appel à la repentance qui provient du Seigneur Jésus lui-même (Apoc. 3:19).

Le docteur Knight enseigne à l'Église que "la repentance corporative" est uniquement une notion établie par le manuscrit 1888 Ré-examiné. En italiques, il déclare: "Il n'y a pas eu de rejet corporatif et confessionnel" (p, 150). Pourtant, c'est clair qu'il y a eût un rejet et Ellen White le précise. A la même époque, elle appela l'église rassemblée à Battle Creek à la repentance pour la session de la Conférence Générale se déroulant le 12 Mars 1890. Examinons ces quelques extraits provenant de son compte-rendu solennel:

"La situation a atteint une gravité telle que, comme Koré, Dathan et Abiram, nous risquons d'être séduits au point de confondre les ténèbres avec la lumière et la lumière avec les ténèbres, de considérer les vérités du message du troisième ange comme des erreurs, et de prendre l'erreur pour la vérité… La façon dont on a reçu les serviteurs de Dieu dans les âges passés fut la même que celle dont on reçoit aujourd'hui ceux auxquels Dieu a envoyé des rayons de lumière. Les dirigeants du peuple actuel poursuivent la même ligne de conduite que celle des Juifs… Les hommes se sont placés eux-mêmes dans des situations les rendant totalement incapables de remplir les conditions de repentance et de confession… Le péché de blasphème contre le Saint-Esprit ne se manifeste pas soudainement par n'importe quelle parole ou action… En rejetant le message délivré à Minneapolis, les hommes ont commis ce péché" (1888 Materials, pp. 906, 907, 911, 913).

Les membres qui n'assistèrent pas à la session eurent la possibilité de lire les mêmes opinions publiées dans la Review:

"Depuis l'assemblée de Minneapolis, j'ai découvert l'état de l'église de Laodicée comme jamais auparavant… De même que les Juifs, beaucoup ont fermé les yeux de peur de voir la réalité en face… Ceux qui se rendront compte de leur besoin de repentance envers Dieu, et de foi envers notre Seigneur Jésus-Christ, exprimeront la contrition de leur âme et se repentiront d'avoir résisté à l'Esprit du Seigneur. Ils confesseront leur péché d'avoir refusé la lumière que le Ciel leur a aussi gracieusement envoyée, et ils abandonneront le péché d'avoir attristé et insulté l'Esprit du Seigneur" (1888 Materials, p. 695; RH 26/7/90). [Voir également pp. 756, 901, 904 [GCB 1891], 765 [RH 23/12/90].

La thèse, le contenu et les arguments du livre du docteur Knight n'amèneront pas au message de 1888. Dans une cour de justice, on pourrait même l'accuser de parjure [Un document de 32 pages met en évidence: "un regard urgent sur l'histoire adventiste"].

LES FRÈRES DIRIGEANTS ET LES THÉOLOGIENS

REJETTENT NOTRE HISTOIRE

Les sept livres cités ci-dessus, ne sont pas les seuls à rejeter notre histoire. Nous avons publié d'autres livres avec le même contenu erroné. Le même refus provient des milieux officiels et les publications de notre dénomination le prouvent. Quand, dans les années 1950, nos membres d'église commencèrent à se faire du souci et à se poser de plus en plus de questions au sujet de "1888 Ré-examiné", il y eut également une inquiétude de la part des dirigeants quant à la manière de surmonter le dilemme. Le président de la Conférence Générale expliqua le problème d'une manière positive, en 1962, dans le livre Par la foi uniquement. A la même époque, le White Estate fit un pas en avant afin de neutraliser les affirmations du président. Mais un livre d'Ellen White, qui fut diffusé dans l'église pendant environ quarante ans, était reproduit avec des ajouts incroyables et injustifiés dans son éditorial. Cela s'est produit quand les archives du White Estate étaient fermées à l'accès et qu'il n'y avait pas d'autre moyen de savoir ce qu'elles contenaient réellement.

Un ouvrage classique remodelé par les rédacteurs

Testimonies to Ministers – En 1962, la dénomination publia une nouvelle édition de ce livre en essayant sérieusement de dissimuler quelle était son intention. Il y avait déjà eu deux éditions précédentes. La première sortit en 1923 et déclara dans la préface: "La Conférence Générale était présente à Minneapolis, Minnesota, en 1888, et signale une crise dans la réalisation de cet important triple message". La seconde parvint à l'église en 1944. Mais aucune d'entre elles ne contenait les propos particuliers fournis par l'édition courante de 1962.

Cette édition possède un avant-propos historique de 22 pages, que l'on ne trouve pas dans les deux précédentes. Les rédacteurs apportent, à la page 36, cette conclusion qui leur semble tout à fait évidente: "Ce n'est pas aux gardiens des écrits d'Ellen G. White d'effectuer le travail d'expliquer ou d'interpréter les conseils qui ont été donnés". Néanmoins, jusque là, aucun autre livre d'E. G. White n'avait eu un tel avant-propos explicatif et détaillé, destiné à porter préjudice auprès de n'importe quel lecteur sur notre histoire de 1888.

En plus de cet avant-propos historique, il y a aussi un appendice de 14 pages, que l'on ne trouve pas dans les autres livres d'Ellen White, et qui rend cette publication unique avec ses 36 pages supplémentaires qui ne sont pas dans les deux premières. Malgré le démenti "pour expliquer ou pour interpréter", nous découvrons une cinquième page spéciale, ajoutée à la préface de la troisième édition, et qui proclame en page onze: "Ces notes aideront le lecteur à découvrir exactement l'intention de l'auteur dans les messages présentés ici." Quelle chose étrange de dire que les membres d'église ont besoin d'aide pour comprendre ce que dit Ellen White, alors qu'une telle aide a été démentie!

Ce livre contient davantage de pages d'avertissements et d'appels d'Ellen White, concernant particulièrement les évènements de 1888, que n'importe quelle autre publication. Pour neutraliser ces conseils, les rédacteurs y ont ajouté des remarques complémentaires. D'après la quarantaine d'expressions se trouvant dans l'appendice, la majeure partie de nos membres se réfère à notre histoire de 1888. Il est clair que le but est de détourner le lecteur de tous les écrits et de le conditionner à croire que 1888 fut une victoire, et le docteur LeRoy From ajoute "qu'il a libéré le Mouvement de l'autosatisfaction de Laodicée".

Un autre livre d'E. White contenant des notes pour expliquer et interpréter

Messages Choisis, vol. 3 – Cette compilation fut publiée en 1980 par les responsables du Ellen G. White Publications, avec un compte-rendu spécial de 33 pages de la Conférence de Minneapolis. De même que dans l'édition de 1962 de Testimonies to Ministers, les rédacteurs ont considéré qu'il était nécessaire d'insérer 7 pages, démontrant leurs opinions, pour conditionner le lecteur. L'introduction de cette partie était: "Un rapport présentant les antécédents historiques." Ce passage prétendait que: "La session elle-même était tout à fait habituelle". Pourtant, il précisa d'une manière contradictoire: "Le débat théologique… de l'assemblée de 1888 rendit cette rencontre différente de toutes les autres animées par la Conférence Générale au cours de l'histoire adventiste". Deux références soulignèrent qu'il n'y eut pas de vote concernant les discussions doctrinales: "Il n'y a pas eu de décisions prises par la Conférence" (p. 159), pourtant le General Conférence Bulletin de 1893 indique qu'il y eu un vote (p. 244).

Ces "antécédents" informent l'Église que l'ouvrage d'A. V. Olson, A travers la crise vers la victoire, "précise que le changement progressif vers la bonne direction, qui s'est effectué au cours des cinq ou six années après Minneapolis" –vient démentir la conduite historique (p. 162). Les faits inévitables forcent les rédacteurs à avouer qu'il "y eut un tragique retard dans l'avancement de la cause de Dieu". Mais nous avons alors cette déclaration étonnante: "Ellen White reconnaît cette situation et la mentionne parfois, surtout dans des rapports secondaires. Sinon, à aucun moment, elle ne fait mention d'un rejet officiel, de la part des dirigeants de l'Église, du précieux message délivré à l'attention de la Conférence Générale en 1888".

Ellen White n'a pas effectué son appel par des "rapports secondaires". La session de Minneapolis en 1888 a été sa vive préoccupation pendant toute une décennie, comme le prouvent les documents publiés. Le véritable rejet, qu'elle a évoqué à plusieurs reprises, confirme "le rejet officiel" clairement révélé dans les écrits. Ce qu'Ellen White a précisé ne contient pas de significations cachées et ne nécessite aucune interprétation. En lisant ses écrits, nous comprenons bien ce qu'elle veut dire: "Satan a réussi dans une grande mesure à priver notre peuple de la puissance extraordinaire du Saint-Esprit que Dieu désirait ardemment lui communiquer". Elle continue de dire dans sa profonde déclaration de 1896: "On a résisté à la lumière qui doit illuminer le monde entier de sa gloire, et ce sont quelques-uns de nos propres frères qui ont contribué pour une grande part à priver le monde de cette lumière" (1MC, p. 276). Pour ce rendre compte des allusions malveillantes qui prétendent que tout va bien, ces "antécédents historiques" doivent être étudiés avec prudence.

Le biographe d'Ellen White confirme le démenti du rejet

Ellen G. White, les années solitaires, 1876-1891, Volume 3, par Arthur L. White (1983). Ce troisième volume, d'une série de six volumes retraçant la biographie d'Ellen White, couvre sa vie de 50 à 64 ans, et, par la décision du vote de la Conférence Générale en mars 1891, elle fut exilée en Australie (GCB 1891, p. 256). Sa date d'embarquement, après des semaines de profonde solitude, remontait à novembre, mais après son arrivée elle exprima fermement ses convictions: "Le Seigneur n'était pas présent dans notre départ d'Amérique… Ce n'était pas le plan du Seigneur… On avait besoin de nous au cœur de l'œuvre… Il y avait de telles bonnes volontés que nous devions quitter… Ceux qui étaient fatigués de tenir compte des témoignages étaient délaissés sans les personnes qui en avaient assumé la responsabilité… Ce n'était pas le Seigneur qui divisait cette tâche… Quand nous sommes partis, beaucoup ont ressenti un soulagement, … et cela a déplu au Seigneur… [notre départ] fut la conséquence de complots humains, et ce n'était pas la volonté du Seigneur… Il y a une puissance des ténèbres qui s'empare des esprits" (The 1888 Materials, pp. 1622-1624).

Ce vote de la Conférence Générale, qui fit partir Ellen White en Australie, eut lieu seulement deux ans après l'importante session de Minneapolis. Elle dit que les dirigeants "étaient fatigués de s'occuper des témoignages", comme le confirment les archives historiques. The 1888 Materials possède une note frappante dans la table des matières. Au cours de l'année où la session commença en octobre, on a relevé 22 lettres et manuscrits; en 1889, il y en a 33; mais en 1890, juste avant qu'Ellen White soit exilée, 51 sont enregistrés. Elle savait de quoi elle parlait, "ils étaient fatigués de s'occuper des témoignages".

Mais son biographe aurait voulu faire croire à l'Église que les discussions théologiques lors de la session eurent des conséquences minimes, elle déclare pourtant qu'ils étaient "beaucoup à insister sur le sujet". Le biographe a rédigé une liste de 14 points pour établir sa thèse, mais le point numéro 8 (p. 396) et effarant quand il proclame:

"L'idée selon laquelle la Conférence Générale ainsi que la dénomination rejetèrent le message de 1888 est sans fondement et ne fut avancée que quarante années après la réunion de Minneapolis et la treizième année après la mort d'Ellen White. Les documents contemporains ne font aucune allusion au rejet de la part de la dénomination. Aucune déclaration d'E. G. White ne stipule nulle part qu'il y a eu un rejet".

Ce curieux rapport du biographe (1) sous-estime les nombreuses fonctions qu'E. White a remplies pendant une période de douze ans, comme c'est précisé dans The 1888 Materials et mentionné également dans Un guide amical. (2) Le compte-rendu passe sous silence le chapitre intitulé: "Rejetant la lumière" (pp. 91-98) dans Testimonies to Ministers. (3) Il refuse la déclaration de 1896 indiquant que "la lumière qui doit illuminer le monde entier" ne peut pas resplendir à cause de "nos propres frères elle [la lumière] a été, dans une grande mesure, éloignée du monde" (1 MC, 276; retraduit). (4) Il ne tient pas compte non plus de cette réalité que l'ensemble des membres d'Église, que la "dénomination", n'a jamais eu l'occasion d'entendre le message car il était 'retenu' par les frères responsables, c'est-à-dire la Conférence Générale. (5) C'est incroyable d'imaginer qu'il aurait fallu "quarante ans" avant que quelqu'un s'aperçoive du rejet, et que cela survienne "la treizième année après la mort d'E. White". L'histoire a démenti les propos de ce rapport!

Pendant que la session se déroulait encore, Ellen White prenait la parole en public et adressait des lettres personnelles aux dirigeants afin de leur faire prendre conscience de leurs responsabilités. Les rapport est clair dans The 1888 Materials. Les huit exposés, que nous y trouvons, sont des extraits de ce qu'elle a prêché et écrit sans propos équivoques à quatre différentes occasions pendant la conférence:

(1) "L'esprit et l'influence des pasteurs en général, qui sont venus à cette rencontre, est de mettre la lumière de côté" (p. 68); (2) "Le Seigneur m'a montré que des hommes, occupant des postes à responsabilités, dressent un obstacle aux actions de Dieu en faveur de Son peuple" (p. 113); (3) "Le Seigneur révèle à l'esprit des hommes divinement préparés, des perles précieuses de vérité, appropriées à cette époque" (p. 139); (4) "La vérité du ciel s'oppose aux mensonges de Satan depuis les origines, et cette vérité triomphera" (p. 140); (5) "Quelle était l'utilité de nous rassembler tous ici, et à quoi cela servait-il à nos frères pasteurs de venir, s'ils sont seulement là pour éloigner l'Esprit de Dieu de notre peuple?… Je n'ai jamais été aussi effrayée qu'à l'heure actuelle" (p. 151); (6) "Frères, la lumière est venue jusqu'à nous, et nous voulons nous trouver où nous pouvons la saisir… Si les pasteurs ne reçoivent pas la lumière, je veux donner une occasion au peuple de la connaître; peut-être qu'il la recevra" (p. 152); (7) "Personne ne doit se permettre de gêner les moyens d'accès par lesquels la lumière de la vérité pourrait parvenir au peuple" (p. 171); (8) "De même que les Juifs refusèrent la lumière du monde, beaucoup de ceux qui prétendent croire en la vérité présente, refuseront ce que le Seigneur adressera à Son peuple [Voir Apoc. 3: 14-21]… Au cours de cette conférence, nous préparons des semences qui produiront une récolte dont les résultats se perpétueront jusque dans la l'éternité" (p. 174).

Les énormes conséquences spirituelles, expérimentées dans ces déclarations, sont affreuses à envisager. Le peuple de Dieu a besoin d'être au courant. Après environ 100 ans, la "récolte" de tiédeur dans l'Église n'est que trop évidente, et il nous reste à savoir ce que seront les résultats dans "l'éternité".

Pourquoi devrait-on essayer de nier ces "documents contemporains" qui, au cours de la décennie qui a suivi Minneapolis, étaient toujours rendus plus précis par la messagère du Seigneur? Quand Ellen White parlait aux "hommes occupant des postes de responsabilités", elle s'adressait aux dirigeants de la Conférence Générale. Elle n'hésitait pas à employer le mot "rejet", et faisait souvent la comparaison: "exactement comme les Juifs". Mais le rejet du message et des messagers, aussi terrible qu'il fut, était le signe extérieur d'une incrédulité aveugle ayant pour conséquence ce péché intérieur.

[Il existe d'autres documents publiés qui renient notre histoire. Voir le commentaire de la rédaction effectué par le secrétariat du White Estate concernant G. I. Butler et la Conférence de Minneapolis. Ils ont l'intention d'annuler ce qui a effectivement été inséré à la page 85 de The 1888 Materials. Le livre d'A. V. Olson, cité plus haut, est recommandé.

Voir Les années en Australie, (1893) par Arthur White, p. 11; il prétend que "la doctrine de la justification par la foi, basée sur la Bible, était entièrement acceptée d'une manière générale en 1891". Cinq ans plus tard, en 1896, Ellen White fit sa déclaration la plus catégorique pour contredire ces affirmations. Elle dit: "Satan a réussi dans une grande mesure à priver notre peuple de la puissance extraordinaire du Saint-Esprit que Dieu désirait ardemment lui communiquer… On a résisté à la lumière qui doit illuminer le monde entier de sa gloire, et par l'action de nos frères elle a été, dans une grande mesure éloigné du monde" (retraduit de l'anglais), etc].

Les théologiens et les rédacteurs ne peuvent pas changer l'histoire

Notre histoire de la session de la Conférence Générale à Minneapolis en 1888 est "scellée" et ne peut pas être modifiée. Les archives que la messagère du Seigneur a laissées ne peuvent pas être remaniées, même par la tromperie. La terrible expérience de cette session n'était pas seulement due à un mauvais comportement entre les hommes, mais il s'agissait d'une offense envers le Ciel. Relatée d'Australie en 1896, la révolte est décrite avec précision:

"Si les hommes voulaient seulement cesser de résister au Saint-Esprit, celui qui les a tellement accompagnés dans leur expérience religieuse, l'Esprit de Dieu s'adresserait lui-même à leurs cœurs. Ils les convaincrait de péché. Quelle tâche! Mais le Saint-Esprit a été insulté et la lumière rejetée. Est-il possible de voir pour ceux qui ont été à ce point aveugles pendant des années? Est-il possible, qu'à ce dernier stade de leur résistance, leurs yeux soient oints? Pourront-ils distinguer la voix de l'Esprit de Dieu de la voix trompeuse de l'ennemi?" (The 1888 Materials, p. 1494).

Comme c'était tragique pour l'être humain mortel d'avoir leurré l'Esprit de vérité de Dieu, et le plus grave était d'avoir "insulté" le Saint-Esprit! Mais la messagère du Seigneur décrit encore d'autres comportements dramatiques que l'Église doit connaître:

"Le Saint-Esprit s'est manifesté à plusieurs occasions, mais ceux qui ont résisté à l'Esprit de Dieu à Minneapolis attendaient de saisir la chance d'enrayer son action à la base, car leur état d'esprit était resté le même. Plus tard, quand les évidences succédèrent aux évidences devant leurs yeux, certains furent convaincus, mais les autres, qui n'étaient ni touchés ni transformés par l'œuvre du Saint-Esprit, interprétaient chaque manifestation de la grâce de Dieu à leur manière et beaucoup de ces déclarations ne les ont pas atteints. Ils décidaient dans leur cœur, dans leur âme, et proclamaient à voix haute que cette manifestation du Saint-Esprit était du fanatisme et de l'illusion. Ils étaient entourés et 'recouverts' d'une miséricorde abondante, mais ils se tenaient raides et figés comme des pierres, la repoussant de leurs cœurs insensibles et mauvais, qui résistaient à l'action du Saint-Esprit. Si cette action avait été acceptée, elle leur aurait fait découvrir le salut, les aurait transformés en hommes prêts à accomplir l'œuvre de Dieu et dotés de compétences sanctifiées. Mais tout l'univers des cieux était témoin du mauvais traitement dont Jéssus-Christ, représenté par le Saint-Esprit, était victime. Si Christ s'était présenté à eux, ils l'auraient traité de la même manière que les Juifs se sont comportés à Son égard" (The 1888 Materials, p. 1478, 1479).

Le monde entier sait comment les Juifs ont jugé Christ et l'ont crucifié, mais combien savent qu'au cours de notre histoire, nous aurions fait la même chose si Christ avait personnellement été au milieu de nous? Les théologiens, les rédacteurs et les biographes ne pourront jamais modifier ces archives. Notre position dans l'histoire sainte est analogue à celle des Juifs –eux se trouvant au début et nous à la fin, mais les récits montrent que notre révolte est plus importante que la leur parce que nous possédons la Bible toute entière pour nous mettre en garde. Les multiples démentis publiés dans les livres, qui falsifient et qui nient notre histoire, ne peuvent déformer la vérité.

Il ne s'agit pas d'un problème théologique compliqué dont les personnes responsables doivent débattre. Après 40 ans, le membre d'église le plus humble qui sait lire devrait être capable de discerner la vérité dans notre histoire. Les témoins honnêtes peuvent se rendre compte que c'est un mépris évident- appelant la lumière ténèbres. Notre amour propre a dominé notre conscience et les commandements ont été délaissés. "Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face – Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain".

MAIS NOUS NE SOMMES PAS SANS ESPERANCE

– Il EST TEMPS DE TRAVERSER LE JOURDAIN

 

Aucun péché n'est trop gros pour empêcher la repentance ou le pardon. Quelque choses doit se passer à la fin des temps et qui ne s'est jamais produit auparavant. Les mille ans de défaite doivent être rattrapés. C'est le seul moyen d'achever la purification du sanctuaire. La prophétie de Daniel déclare que le sanctuaire "sera" purifié. Le remède à l'infidélité de Laodicée sera à la fois une repentance individuelle et collective.

L'histoire sainte confirme qu'une nation peut se repentir, ce qui signifie qu'une dénomination peut le faire également. Mais la repentance demande une certaine compréhension du péché. Tant que nous ne nous en apercevrons pas et que nous garderons la même position que nos frères d'il y a cent ans lorsqu'ils insultèrent le Saint-Esprit, et allant même jusqu'à clouer Christ sur la croix s'ils en avaient eu l'occasion, nous continuerons de repousser ce cadeau qu'est la repentance. Tant que nous ne prendrons pas conscience que nous portons un faux témoignage sur notre planète dans l'univers, nous continuerons d'affirmer que "nous n'avons besoin de rien". L'attitude que nous adoptons vis-à-vis de notre histoire prouve que nous ne comprenons pas ce qui s'est passé un siècle auparavant. Nous perpétuons tout ce qu'ils ont fait alors que le Seigneur aurait voulu nous voir réaliser que nos propres cœurs sont remplis du péché et accepter Son cadeau qu'est la repentance, tout en reconnaissant que nous avons les mêmes besoins que nos frères. Cela signifie que, depuis toutes les décennies qui ont suivi 1888, Laodicée a refusé ce cadeau béni. Cela fait réellement partie du péché de "l'ange" de cette dernière église.

Cependant, la ville de Ninive nous donne la preuve qu'un "corps" collectif dans sa totalité peut se repentir "depuis les plus grands… jusqu'aux plus petits" (Jn 3:5). Le Saint-Esprit va concrétiser le message que le Seigneur envoya 100 ans auparavant, mais cela ne peut pas se produire tant que "l'ange" (qui représente les dirigeants), ne prendra pas conscience de sa situation et ne voudra pas écouter ni accepter Son conseil.

Le cri de Christ sur la croix pour le pardon de ceux qui Le tourmentaient –"car ils ne savent ce qu'ils font"- s'adresse de nouveau à la dernière église à laquelle Il répète: "Tu ne sais pas". Les deux plus grands péchés d'ignorance de la race humaine doivent être entièrement compris. Nous ne nous rendons pas encore vraiment compte de la profondeur de notre inimitié envers Christ, mais nous devons la dévoiler totalement afin que le sanctuaire soit purifié. Tant que nous refusons de faire face aux évènements de 1888, les mains du Seigneur sont liées et le sanctuaire ne peut pas être purifié. Jésus est clair quand Il proclame: "Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites: Nous voyons. C'est pour cela que votre péché subsiste" (Jn 9:41).

Les livres que nous continuons de publier, et qui déforment et falsifient notre histoire, sèment le doute et empêchent le Saint-Esprit de faire connaître toute la vérité. Ils sont donc un obstacle au plan de Dieu qui veut un peuple vainqueur comme Lui. Cette réalisation est pourtant certaine, comme l'affirme l'Apocalypse, avec l'assurance que chez ceux qui "ont été rachetés d'entre les hommes", "dans leur bouche il ne s'est point trouvé de mensonge", "car ils sont irrépréhensibles" –ils acceptent la réalité de leur histoire dans sa totalité ainsi que toute l'humilité que cela implique, et en recevant le cadeau de la repentance avec reconnaissance.

Aussi longtemps que les pasteurs et les services administratifs consacrés se moqueront des faits qui se sont passés en 1888, les ridiculiseront et rejetteront l'appel de l'Esprit de Vérité à une repentance corporative de toute la dénomination, Laodicée restera fixée sur sa position, convaincue de "n'avoir besoin de rien". Tout ceci renouvelle l'incroyance du peuple de l'ancien Israël quand ils agréèrent le rapport des dix faux espions –ils n'ont pas put traverser le Jourdain. Les quarante ans d'errance pour Israël se sont transformés en un siècle pour l'Israël moderne, et la génération qui devrait se trouver dans la Canaan céleste est dans la tombe. Le doute a entravé l'action du Saint-Esprit, au point que notre propre histoire est devenue un piège et un délayage.

"L'Éternel a été irrité contre vos pères"

Zacharie 1:2

L'histoire des Adventistes du Septième Jour restera gravée dans l'éternité. La seule chose que le peuple de Dieu puisse faire est de l'admettre, d'écarter ce concept du "tout va bien", d'avouer ses péchés et d'accepter ce cadeau de la repentance. Le prophète Zacharie l'explique clairement. Il annonce un jour merveilleux quand "le poids des paroles du Seigneur adressées à Israël" prendrait une nouvelle dimension. Comme le Seigneur répand "un esprit de grâce et de supplication" sur tous les gens de Son peuple, ils finiront par se rendre compte de leurs péchés et par "pleurer amèrement sur Lui". Jérusalem (le peuple de Dieu) occupera une nouvelle place glorieuse dans l'attention du Seigneur. Ils comprendront tous qu'ils étaient ceux qui ont blessé Ses mains et percé Son côté. Leur remords, leur chagrin et leur repentance seront uniques dans l'histoire toute entière des enfants d'Adam.

Depuis le roi et tous ses conseillers (l'administration de l'Église et tous les départements) jusqu'au plus modeste serviteur à Jérusalem, (depuis le membre le plus âgé jusqu'au plus récemment baptisé), il y aura "un esprit de grâce et de supplications", parce que maintenant ils réaliseront jusqu'où ils ont insulté le Saint-Esprit et découvriront ce qu'est vraiment le péché (Zach. 12:9-11; 13:6). L'ultime expérience qui attend l'Église est semblable à celle que Jésus a éprouvée à Gethsémané. Seuls les Siens voudront accepter cette épreuve, mais Sa confiance portera du fruit et Il pourra l'établir sur un peuple qui se chargera de Sa croix et Le suivra. De même que Christ a renoncé au ciel sans être sûr de pouvoir un jour y retourner, à moins d'extirper le péché et la mort de l'univers, Son Épouse remplie de foi et de véritable amour se tiendra à Sa droite sans se soucier de recevoir sa récompense.

Dans l'intervalle, le Seigneur ne peut qu'attendre jusqu'à ce que Ses enfants acceptent le "collyre" avec joie – pour voir toute la vérité qu'Il dévoile devant eux, y compris leur histoire retraçant la révolte. Ils parviendront à remplir le même rôle que Christ avait lorsqu'Il était sur terre. Cette "courte période de trois années était tout ce que le monde pouvait supporter de la présence de Son Rédempteur" (Jésus-Christ, 538).

Quand le pouvoir de Satan sera brisé parmi ceux du peuple de Dieu, les derniers impénitents et incroyants ne voudront plus endurer longtemps leur présence. Un réveil de la piété primitive démontrera la véritable justification par la foi, qui nous unit à Celui qui souhaite toujours ardemment frapper à la porte de notre cœur.

Ce n'est pas nécessaire d'attendre une autre génération. La repentance peut s'accomplir maintenant. Il est temps de traverser le Jourdain.

 

APPENDICE

Les dix volumes cités ci-dessus, dont sept provenant de nos théologiens et trois du White Estate, traitant tous de nos évènements de 1888, ont été l'objet de ce document. Parmi les six auteurs concernés, quatre sont décédés. La biographie d'Ellen White et les commentaires sur ses deux autres livres, sont du même auteur et il est dans la tombe. Cela signifie que les deux auteurs toujours en vie seront ceux amenés à rendre compte de ce qu'ils ont dit dans leurs livres. Chacun d'entre eux a eu des critiques publiées au sujet du contenu de leurs ouvrages, De 1888 à l'apostasie a été reformulé dans une brochure critique de 43 pages intitulée: A. T. Jones: L'homme et le message. En 1994, un sommaire de 16 pages, ayant pour titre: "Une réponse amicale", fut publié pour réfuter La nature de Christ. Le travail le plus récent, Un guide amical vers le message de 1888 (1998), a reçu une réponse de 32 pages intitulée: "Un regard urgent sur l'histoire adventiste".

Ces critiques ont été basées sur le contenu de chaque livre. Il se pourrait que maintenant, après plusieurs années, les deux auteurs écrivent d'autres propos si leur travail était à refaire. Mais l'histoire de Minneapolis en 1888 restera toujours la même. Ce qui sera dit à son sujet ne changera rien aux "archives" dans le ciel.

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