"OÙ FAUT-IL ADORER?"

(catalogue)

 

Même s'il n'y paraît pas, de premier abord, cette question, posée autrefois à Jésus-Christ par une femme samaritaine, reste d'une brûlante actualité. En y regardant de près, on s'aperçoit que le monde actuel est cruellement divisé par des réponses divergentes à ce sujet. "Ou' faut-il adorer?" Est-ce dans les cathédrales impressionnantes par leur architecture et leurs cérémonies grandioses? Ou dans les temples qui ont gardé du temps des Réformateurs une sobriété justifiée par leur foi et les persécutions dont ils furent souvent victimes? Faut-il, au contraire, se laisser gagner par d'autres formes d'adoration propres à l'un ou l'autre groupe des "frères ennemis" qui se heurtent avec une violence et une haine sans merci, se détruisant réciproquement dans des attentats de plus en plus meurtriers?

De, quel côté se trouve la Divinité? Qu'est-ce qui est important à Ses yeux? Est-ce de porter un vêtement traditionnel ou d'avoir un comportement digne du genre humain dont nous sommes participants?

Si l'on avait pris en compte la réponse de Jésus à la femme qui L'interrogeait, on aurait à coup sûr évité bien des déchirements. "Femme, lui dit Jésus, crois-Moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père... Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car ce sont là les adorateurs que le Père demande". Dieu est Esprit et il faut que ceux qui L'adorent L'adorent en esprit et en vérité. Évangile de Jean 4:23.

Toute la solution du problème est là. Mais les chefs religieux de tous les temps et de toutes les croyances se sont bien gardés de la mettre en évidence, car elle aurait mis leur influence en péril.

Faut-il, pour jouir de la faveur divine, entreprendre un pèlerinage à Lourdes ou à la Mecque, se rendre à Rome, à Jérusalem où à Genève? Poser une telle question c'est méconnaître le caractère de Dieu. En déformant celui-ci, "l'ennemi des âmes" a réussi à maintenir les hommes dans la crainte et l'esprit de parti. Ils ne savent pas réellement à quel Dieu ils s'adressent et n'ont de Lui qu'une connaissance partiale et erronée.

Que voulait dire Jésus en parlant "d'adorer en esprit?" il est question d'esprit dans toute la Parole de Dieu. Tout d'abord, l'Esprit de Dieu intervient constamment depuis la création. Depuis lors, Il cherche à atteindre l'esprit de chaque créature et y faire sa demeure. "Ne savez-vous pas, dira l'apôtre Paul, que vous êtes le- temple du Saint-Esprit?" Dieu souhaite gagner l'homme tout entier: "corps, âme et esprit", mais le lieu où il fait sa demeure et par lequel Il parle au cœur et à la conscience, c'est l'esprit, la partie la plus profonde et la plus intime de notre être, celle où Il doit régner seul.

Contrairement aux tyrans humains de tout bord, Dieu respecte parfaitement l'individualité de chacun. Il ne contraint personne à Le servir et à L'adorer, mais Il se tient à la disposition de tous ceux qui veulent le faire et désire avec chacun d'eux un contact personnel, sans intermédiaire d'aucune sorte.

Pour s'approcher de Dieu, l'homme cherche toujours un appui humain, un intercesseur, un garant visible. Il a besoin d'être rassuré; son indignité l'écrase. Mais aucune créature ne peut venir à son secours. Dieu seul le peut et le veut. C'est un Dieu qui ne ment pas, qui ne trompe pas, qui ne fait jamais défaut. Avec Lui, pas de déceptions, monnaie courante de nos relations humaines.

Par Ses déclarations à la Samaritaine, Jésus a ouvert un chemin à toute l'humanité, mais celle-ci ne l'a ni connu, ni apprécié. Lors des 16ème et 17ème siècle, que de gens ont été persécutés et mis à mort parce qu'ils prétendaient "parler à Dieu sans intermédiaire"! C'est le privilège de chaque croyant d'être admis directement au sanctuaire céleste par la foi. L'Esprit de Dieu qui "conduit dans toute la vérité", dévoile de précieuses vérités pour notre temps appelé dans l'Écriture "le temps de la fin". "La route nouvelle et vivante" que Christ a ouverte par Son sacrifice nous donne un libre accès au trône de la grâce où siège Dieu le Père. Grâce à Christ, nous pouvons nous en approcher sans crainte, quoique avec révérence.

La Parole de Dieu, et notamment l'Epître aux Hébreux, enseigne que Christ est entré dans le Sanctuaire du ciel, préfiguré sur terre par le sanctuaire israélite. Là, Il présente Son sang comme une offrande unique et parfaite, la seule qui puisse assurer le pardon de nos péchés. Il nous invite à Le suivre par la foi dans Son oeuvre qui est non seulement le pardon, mais aussi l'effacement définitif de toutes les fautes de notre vie, à la fois dans nos cœurs et dans les livres du ciel. Cette tâche correspond au "Jour des Expiations", appelé "Yom Kipour" dans le rituel juif.

L'étude des prophéties de Daniel et de l'Apocalypse nous apprend, à coup sûr, que cette œuvre a commencé et qu'elle est bien "le temps du jugement" dans lequel chaque être humain sera examiné avec autant de soin que s'il était seul sur la terre. Là, il n'y aura pas d'erreur judiciaire, pas de procès à revoir. Nous sommes invités, dès maintenant, à participer par l'esprit à cette œuvre si importante dont dépend, notre destinée éternelle.

Celui qui va la mener à bien est le Seul qui en soit digne dans tout l'univers. C'est Jésus-Christ, car Il est à la fois participant de la divinité, représentant la sainteté et la perfection et Il demeure participant de la nature humaine, donc capable d'en comprendre les difficultés et les misères. Il est l'UNIQUE, vers lequel peuvent se tourner toutes nos espérances. Il n'oublie pas qu'Il s'est offert Lui-même, pour que chaque être humain ait accès au salut éternel. Le plus humble, le plus insignifiant aux yeux des hommes, sera traité comme quelqu'un que Jésus a aimé au point de mourir pour lui. N'est-ce pas rassurant et merveilleusement réconfortant?

Mais encore faut-il que nous, ne restions pas indifférents devant un tel amour, que nous l'apprécions et l'estimions suffisamment pour en être imprégnés jusque dans l'intimité de notre esprit. C'est alors seulement que nous pourrons collaborer à l'œuvre entreprise pour notre préparation à vivre dans le ciel. Beaucoup de gens ignorent que le principe essentiel du ciel est le service désintéressé. Chacun s'occupe du bonheur des autres avant de penser à lui. Dieu Lui-même agit de cette manière. Laissons donc Jésus implanter dans nos cœurs ce principe divin sans lequel nous ne pourrons franchir la porte des cieux. Et Dieu nous donnera la force de vivre chaque jour en conséquence, car une foi sans les œuvres est morte.

M. V.

Catalogue