L'Évangile et le jugement

 

 

Publié par le Comité d'étude du Message de 1888

 

 (catalogue)

 

    E. White ne put contenir sa joie en entendant le message de la justification par la foi des lèvres de A.T. Jones et E.J. Waggoner. Elle vit que cet enseignement clair était en harmonie avec le message des trois anges: "Craignez Dieu, et donnez-Lui gloire, car l'heure de Son jugement est venue!" et avec l'œuvre de purification de notre Souverain Sacrificateur dans le sanctuaire céleste. Quelle était la relation entre la justification par la foi et la purification du sanctuaire céleste réalisée par Jésus, notre Souverain Sacrificateur?

 

    La réponse: Depuis 1844 Jésus mène à bien le ministère du Jour des Expiations, ou effacement final des péchés. Mais avant que le sanctuaire puisse être purifié dans le ciel, le temple de Son peuple sur cette terre doit l'être. Il faut mettre un terme à la source du péché contaminant, dans Son peuple. L'honneur et l'intégrité de l'alliance éternelle sont en jeu. Dieu a la solution au problème du péché. L'Évangile de Jésus-Christ peut pardonner les péchés, et Sa justice a le pouvoir du Saint-Esprit pour purifier le temple de l'âme. Dieu l'a promis dans Son alliance éternelle (Jér. 31:33: Mais voici l'alliance que Je ferai avec la maison d'Israël, Après ces jours-là, dit l'Éternel: Je mettrai Ma loi au-dedans d'eux, Je l'écrirai dans leur cœur; et Je serai leur Dieu, et ils seront Mon peuple).

 

    Aussi, quand E. White entendit ce message, elle reconnut la puissance et la force de l'Évangile qui préparerait le peuple de Dieu pour rester debout avec un caractère pur au moment de la seconde venue de Christ. Son peuple serait un témoignage vivant en faveur de Dieu à l'heure de la grande crise. Il fera partie des 144.000 qui seront transportés sans voir la mort, lors de la deuxième venue de Christ. Ils devront être la démonstration vivante de la puissance de Dieu pour sauver du péché. En vivant dans une chair pécheresse, tentés, éprouvés et affligés, le mystère de la piété serait révélé en eux: "Christ en vous, l'espérance de la gloire". E. White écrivit durant plusieurs semaines, en 1890, une série d'articles pleins d'enthousiasme dans les colonnes de la Review and Herald, qui font penser à un roulement de tambour invitant à l'action.

 

    Les églises gardiennes du dimanche ne suivirent pas Jésus par la foi dans le lieu très saint, en 1844. Aussi, sont-ils en train d'adorer un dieu qu'ils ont créé eux-mêmes; en fait ils adorent Satan lui-même (voir Premiers Écris, p. 52-54; 254-255). Jusqu'aujourd'hui, dans son immense majorité, ils perçoivent le message du sanctuaire prêché par l'Adventisme comme une erreur colossale. Il a été qualifié de la plus grande tromperie inventée pour tenter de cacher leur erreur de compréhension de Daniel 8:14.

 

    Mais il a été donné au peuple de Dieu une compréhension singulière de la justification par la foi en relation avec la purification du sanctuaire, qui doit préparer un peuple pour la venue du Seigneur. Telle est la raison pour laquelle le Seigneur la donna au peuple, afin qu'il la proclame aux églises nominales du monde. Celles-ci l'avaient rejeté initialement en 1844.

 

    Martin Luther ne comprit pas la justification par la foi à la lumière du message du sanctuaire. Les Protestants et les Évangéliques ne le comprirent pas correctement. De tous les peuples qui devraient la comprendre, les Adventistes devraient être les premiers, dû à leur connaissance au sujet de 1844 et du changement de ministère de Jésus du lieu saint au lieu très saint du sanctuaire céleste. Son peuple devrait s'abstenir strictement de proclamer la justification par la foi par le moyen de compromis avec d'autres églises, ou en y incorporant le message de celles-ci dans des fins œcuméniques. Ceci équivaudrait à rejeter Jésus, qui est en train de guider Son peuple dans la vérité depuis Son ministère dans le lieu très saint. S'il en était ainsi, Son peuple suivrait alors Satan tel que le firent les églises nominales durant l'ère de 1844.

 

    Dans le contexte historique de 1890, E. White fit une déclaration surprenante: "Il y a eu un éloignement de Dieu, et il n'y a pas eu jusqu'alors une œuvre de repentance sincère et un retour au premier amour. L'infidélité a trouvé un accueil chaleureux parmi nous. Il est monnaie courante de s'éloigner de Christ, d'oublier le Seigneur et d'accepter le scepticisme. "Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous" (Luc 19:14). Baal sera le but, la foi, la religion d'un grand nombre d'entre nous, pour avoir choisi leur propre voie au lieu de celle de Dieu. La religion authentique, l'unique religion de la Bible –la croyance au pardon des péchés, la justice de Christ et le sang de l'Agneau- a été, non seulement méprisée et rejetée, ridiculisée et critiquée, mais aussi on a développé des soupçons et des jalousies, conduisant au fanatisme et à l'athéisme". ("A la Conférence Générale", 1889, et "La vision à Salamanca", 03/11/1890 – The Ellen G. White 1888 Materials, p. 444 et 948). Lorsque la connexion entre la justification par la foi et le sanctuaire est perdue, Satan remporte une grande victoire. Il peut guider ses adeptes au fanatisme, ou à l'exclusion du corps de Christ par le moyen de l'athéisme. La raison fut que le moi se convertit en l'objet d'adoration qui est l'essence du culte de Baal. En lui on suit ses propres et agréables interprétations des Écritures, ce qui donne forme à un dieu étranger en contraste (opposition) avec le vrai Dieu. La connaissance du vrai Dieu est alors l'objet du rejet, ce qui conduira finalement à l'athéisme.

 

    E. White écrivit en conclusion trois articles dans la Review and Herald, sous le titre "La repentance, le don de Dieu": "Certains de nos frères se sont montrés réticents à prêter trop d'attention au thème de la justification par la foi, mais je désire et je prie pour que personne ne s'alarme sans nécessité, vu qu'il n'y a aucun danger à présenter cette doctrine telle qu'elle est dans les Écritures. S'il n'y avait pas eu de négligence dans le passé quant à instruire adéquatement  le peuple de Dieu, il n'y aurait pas maintenant la nécessité d'attirer tout spécialement l'attention sur elle. Certains de nos frères ne reçoivent pas maintenant le message de Dieu sur ce sujet. Ils semblent craindre que nos pasteurs ne s'écartent de la manière dont ils ont prêché les bonnes et vieilles doctrines dans le passé. Nous demandons: "Le moment n'est-il pas venu de faire parvenir au peuple de Dieu la lumière (fraîche), afin de le réveiller à une ferveur et un zèle plus grands?" (RH 01/04/1890, p. 193).

 

    E. White décrivit l'état de l'Église comme étant tiède. Jésus appela Son peuple à la repentance, à acheter de l'or éprouvé par le feu (la foi et l'amour); à recevoir Son vêtement blanc, c'est-à-dire la justice de Christ, et le collyre qui est le discernement spirituel, le baptême du Saint-Esprit.

 

    E. White fit cette affirmation catégorique: "Certains m'ont écrit, me demandant si le message de la justification par la foi est le message du troisième ange, et j'ai répondu: "C'est le message du troisième ange en vérité"." (Id.).

 

    La justification par la foi en relation avec la purification du sanctuaire est le message du troisième ange en vérité. La teneur des trois articles identifie clairement la signification de son expression "en vérité". C'est le message de l'heure de Son jugement, qui prépare le chemin pour le grand et saisissant Jour du Seigneur. Il prépare un peuple qui puisse demeurer debout à l'heure de la crise et être translatés sans voir la mort lors de la seconde venue de Jésus. Il fut et il continue d'être le message qui passera l'église de Laodicée au crible. Il porte en lui tout ce que renferment le grand cri et la pluie de l'arrière-saison du Saint-Esprit.

 

Paul Penno

 

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