L'HARMONIE BIENHEUREUSE DE CEUX QUI CROIENT EN L'ÉVANGILE

 

A.T. Jones

 

Condensé d'un sermon du 2 Avril 1900

 

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"A chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ." (Éphésiens 4:7). Quelle est la mesure du don de Christ? "En Lui habite corporellement toute la plénitude de la Divinité." Et Il s'est donné, non pas prêté, mais donné Lui-même à nous en un don éternel.

 

Il n'y a pas de limite à ce don. Il est sans borne, comme la plénitude de Dieu, et il est donné à chacun de nous, à vous, à moi. Oh! alors, quand Dieu offre l'océan sans limite de Sa grâce à vous et à moi, individuellement, la perspective n'est-elle pas assez brillante pour nous jeter sur Son offre –pour plonger dans cet océan sans limite de Sa grâce, qui ne donne que le salut à tous ceux qui se laissent toucher?

 

Pourquoi offre-t-Il ce don de la grâce?

 

Voyons ce qu'Il propose de faire par cette grâce. Elle est donnée "pour le perfectionnement des saints" et rien d'autre ne peut jamais être  accompli sauf si ce dessein est reconnu prioritaire.

 

Puis "c'est l'œuvre du ministère" et ensuite "pour l'édification du corps de Christ". Mais que peut faire Dieu avec un ministère qui ne reconnaît pas le perfectionnement des saints? Que peut-Il faire pour construire Son Église quand Sa grâce, dans le perfectionnement des saints qui composent l'Église, n'est pas reconnue?

 

Quiconque professe avoir reçu la grâce de Dieu, ne doit jamais se contenter de rien de moins que la perfection telle que Dieu la voit. Et c'est Lui qui doit la donner, non pas nous qui devons nous perfectionner, non pas nous qui devons accomplir cette œuvre, mais Lui qui s'est donné pour qu'Il puisse l'accomplir. Voilà le fondement de notre confiance!

 

Etre pasteur, c'est occuper la plus haute position parmi les créatures du vaste Univers. Que le Seigneur, par Son Esprit et par l'abondance de Sa grâce, agisse sur notre esprit et notre cœur pour élargir notre compréhension. "L'Évangile est la puissance de Dieu" (Romains 1:16). La puissance de Dieu doit être servie par nous de telle sorte qu'elle accomplisse le salut.

 

Pourquoi cet Évangile est-il la puissance de Dieu? "En lui est révélée la justice de Dieu", l'essence même de Son caractère, et cela est la source de la puissance de l'Évangile. A vous et à moi, en tant que serviteurs de l'Évangile, Dieu a donné, par Sa grâce, ce mandat de prêcher la Bonne Nouvelle, afin que l'humanité découvre l'essence du caractère de Dieu et ainsi découvre également le salut que Dieu accomplit dans la chair de l'homme.

 

Comment servirons-nous la puissance de Dieu à moins que les paroles de l'Évangile n'atteignent le cœur des hommes, de telle sorte qu'ils reconnaissent que Dieu est présent? Et, que Lui donner en réponse? Dieu "revêt" vraiment ceux qu'Il envoie: "Je me réjouirai en l'Éternel, mon âme sera ravie d'allégresse en mon Dieu; car Il m'a revêtu des vêtements du salut, Il m'a couvert du manteau de la délivrance, comme le fiancé s'orne d'un diadème, comme la fiancée se pare de ses joyaux" (Ésaïe 61:10).

 

Il a dit qu'autrefois nous, païens, étions étrangers et séparés de la vie de Dieu. Mais, en Christ, nous sommes unis à cette vie de Dieu. Et ainsi il est écrit: "En vérité, en vérité, Je vous le dis, celui qui écoute Ma Parole et qui croit à Celui qui M'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie" (Jean 5:24). Il l'a –non pas il l'aura.

 

Quant à l'avenir, il "ne subira pas la condamnation". Quant au présent, "il est passé de la mort à la vie." Ainsi le croyant en Jésus est uni à la vie de Dieu. Cette vie devient notre vie. Jésus devient un Souverain Sacrificateur d'une vie impérissable; car ce témoignage lui est rendu: Tu es sacrificateur pour toujours, selon l'ordre de Melchisédek" (Hébreux 7:16-17). Et il a fait de nous "un sacerdoce royal", avec cette même puissance d'une vie sans fin, car rien de moins qu'une vie sans fin ne peut faire de quelqu'un un prêtre et un serviteur de Dieu pour l'Évangile. "Mais vous, on vous appellera sacrificateurs de l'Éternel, on vous nommera serviteurs de notre Dieu" (Ésaïe 61:6).

 

En faveur de qui servons-nous? De l'humanité. Qu'apportons-nous? Jésus nous a amenés à la Source de la vie et nous a reliés à elle, afin que nous puissions, en effet, être "entre les vivants et les morts" pour transmettre aux morts la vie qui les fera vraiment vivre. Ainsi, nous sommes serviteurs de la vie.

 

Ce ministère d'adresse à tout le monde.

 

"Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu'il a reçu" (1 Pierre 4:10). Quiconque a reçu la grâce de Dieu, a reçu le don du ministère de cette grâce. "Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec Lui-même, en imputant point aux hommes leurs offenses, et Il a mis en nous la Parole de la réconciliation" (2 Corinthiens 5:19). Quiconque découvre cette réconciliation en Christ, découvre le ministère de cette réconciliation en faveur de ceux qui ne la connaissent pas.

 

Et cela est totalement donné "jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfait de Christ; ainsi, nous ne serons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction" (Éphésien 4:13, 14). Dieu nous rendra aussi solides dans la vérité que le Rocher des siècles. "Mais en professant la vérité dans l'amour, nous "ce corps de Christ" croîtrons à tous égards en Celui qui est le Chef, Christ. C'est de Lui, et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s'édifie Lui-même dans l'amour" (Éphésiens 4:15, 16).

 

Ce corps est bâti d'après la Tête. L'énergie vitale se répand, par l'action de l'Esprit de la Tête, dans tous les membres; chacun d'eux est animé par la Tête, guidé par la volonté qui réside dans cette Tête –cela est la perfection de l'organisation.

 

Il en est de même pour le corps humain. Chaque membre, que Dieu nous a donné, est animé et guidé seulement par la tête. Pourquoi, dans toute cette exhortation de l'Esprit de prophétie, la réforme de la santé intervient-elle chaque fois? Parce que dans notre corps, que Dieu a fait pour nous, Il nous a présenté une illustration de l'organisation de l'Église. Chacun de ces membre est animé par la tête, et jamais deux d'entre eux ne se disputent ou n'ont de différence d'opinion ou n'agissent de façons contraires.

 

Vous ne pouvez absolument pas avoir un schisme dans le corps que Dieu a organisé sous la direction de la Tête. Il n'y a pas de danger de schisme ni de confusion sauf parmi ceux qui ne sont pas reliés à la Tête.

 

Qui compose l'Église? Ceux qui comptent sur la Tête, ceux qui ont de la considération pour la Tête, ceux qui sont unis à la Tête. Peu importe le nombre des membres, même si nous ne sommes que deux, séparés d'un bout à l'autre de la terre; nous sommes deux membres qui avancerons et agirons ensemble car la Tête, Jésus-Christ anime les deux et agit dans les deux.

 

Les Écritures disent: "Recherchez parmi vous… des hommes" (Actes 6:3). Comment devons-nous savoir qui convient vraiment à un certain poste? Nous devons demander à Dieu de nous ouvrir les yeux et de les oindre du collyre céleste, afin de voir ceux que Dieu a déjà appelés. Il les a préparés. Tous ceux, à qui Dieu oindra les yeux, seront capables de voir.

 

Dieu revêt d'autorité les hommes, qu'ils aient ou non un poste ou une position. Jésus disait dans ce monde: "Tout pouvoir (autorité) M'est donné dans le ciel et sur la terre", pourtant Il n'avait pas de poste du tout. Les Pharisiens, les prêtres, les scribes, les hommes de loi, avaient une position, un poste. Ils pouvaient Le dominer, Le faire comparaître devant eux et Le juger. Mais où était leur autorité? Ils n'en avaient aucune. Jésus dit au peuple: "Ils sont assis sur le siège de Moïse" mais "ne faites pas selon leurs œuvres". Avec Moïse qui siégeait, il y avait l'autorité attribué au siège mais avec un scribe ou un pharisien sur ce siège, à la place de Moïse, il n'y avait pas d'autorité.

 

On dit de Jésus que tous "s'étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de Sa bouche". Pourquoi? Oh! "Il enseignait comme ayant autorité et non comme les scribes." Tout ce que les scribes pouvaient dire était emprunté mais quand Jésus parlait, tous savaient que ce qu'Il disait n'était pas emprunté, mais était réel, que la Parole vivait en Lui, que Lui-même n'était que l'expression de la parole qu'Il disait. Et quand la parole était exprimée, elle frappait les oreilles d'une manière impressionnante et se déposait avec réconfort sur les cœurs de ceux qui écoutaient.

 

Les pharisiens, qui n'avaient pas "d'autorité", devinrent si jaloux de Jésus qu'ils ne purent Le supporter plus longtemps. Ils devaient Le supprimer pour préserver "leur place". "Si nous Le laissons faire, tous croiront en Lui et les Romains viendront détruire et notre ville et notre nation" (Jean 11:48).

 

La vraie source de l'autorité

 

Où était l'autorité de Jésus quand Il n'avait ni position, ni poste? Elle était où la véritable autorité se tient toujours: dans la vérité qu'Il prêcha venant de Dieu.

 

Toute autorité véritable et juste, dans l'Église, provient de la vérité de Dieu. La mesure de vérité qu'un homme a, est la seule mesure d'autorité qu'il possède. Jésus dit: "Les princes des païens exercent la domination sur eux et les 'grands' exercent l'autorité sur eux. Mais il n'en sera pas ainsi parmi vous." Que font les princes du monde? Ils exercent l'autorité.

 

Dieu n'a jamais donné, à aucun homme dans Son église, l'autorité pour exercer la domination. Voilà la différence entre les princes du monde et les "princes" de Dieu. Les princes de ce monde exercent l'autorité, mais sans la véritable autorité. Les "princes" de Dieu, ayant la véritable autorité, n'exercent jamais l'autorité. L'autorité de la vérité de Dieu s'exerce elle-même.

 

Par conséquent, il n'y a rien de semblable à la domination parmi les "princes" de Dieu, ni d'autorité de seigneurie, ni rien de cet esprit de royauté qui nous fut décrit (par Ellen White). Il n'y a pas de frontières territoriales chez les "princes" de Dieu –qui font dire: "C'est ma fédération". C'est la fédération de Dieu. Ce n'est pas mon territoire, c'est celui de Dieu. Les "princes" de Dieu ont l'autorité, mais n'exercent pas d'autorité et cela les satisfait suffisamment et Dieu prend soin du reste, de sorte que personne n'est le plus grand. Un seul est le Maître et nous sommes tous frères.

 

Veillons à ce que notre autorité vienne de Dieu et que nous n'exercions jamais l'autorité, mais cependant parlons avec autorité car l'autorité est dans ce que nous disons: "Mais à chacun de nous, la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ" (Éphésiens 4:7).

 

Rappelons-nous que nous fûmes appelés pour délaisser les choses puériles, pour ne plus être des enfants ballotés de-ci de-là, ne sachant pas si nous sommes sur un terrain solide. Dieu veut que nous bâtissions sur le fondement la Vérité qui rend les hommes libres.

 

Quel homme, quel groupe d'hommes, peuvent choisir un ouvrier ici et un autre là, et les réunir ensemble d'une manière appropriée? L'œuvre de conduire la cause de Dieu est la plus délicate de tout l'Univers, car elle traite des décisions qui sont à prendre. Comment pouvons-nous bien unir ensemble des âmes vivantes en esprit, avec la vie de Dieu? Seul Christ, la Tête, peut faire cela. Il nous utilisera en nous unissant ensemble. Dans le tissage, les fils se tiennent côte à côte et en travers, pour tenir; mais dans le tricotage, il y a un seul fil, de bout en bout, chaque point est accroché à tous les autres.

 

Voilà ce que Dieu propose de faire avec nous. Nous sommes unis –soudés- ensemble et bien serrés, créant ainsi la croissance de l'Église qui s'édifie dans l'amour.

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