RENDU SEMBLABLE A SES FRERES

 

D.K. Short

(catalogue)

(index)

 

 IV

 

Quand verrons-nous notre confusion

 

Le dialogue que les dirigeants de notre église menèrent avec les Évangéliques dans les années 1950 semble avoir dans l'histoire sainte un parallèle qui fait l'effet d'une grave parabole.

 

Au temps du roi Ézéchias, des chefs de Babylone, savants en astronomie, virent l'ombre sur le cadran solaire reculer de dix degrés. Ils s'étonnèrent. Le bruit se répandit bientôt que ce prodige était le résultat de la prière du roi Ézéchias au Dieu de Juda, lui demandant de retarder sa mort. Non seulement il fut guéri et reçu la promesse de quinze années de vie supplémentaire, mais en outre, le ciel confirma le bienfait par un signe qui stupéfia les savants de l'époque.

 

Les circonstances forcèrent des puissants de ce monde qui connaissaient le mouvement du soleil à se rendre chez ce roi du minuscule royaume de Juda, si miraculeusement guéri. Des ambassadeurs de Babylone, vinrent trouver le roi Ézéchias pour le féliciter de sa guérison et s'informer de son Dieu qui avait fait un tel prodige.

 

C'était une occasion pour le roi de faire connaître aux notabilités de Babylone Celui qui a créé et qui soutient l'univers. Ce serait un test de Sa gratitude et montrerait le prix qu'il attachait à la vérité que Dieu avait donnée à Son peuple. Le récit rapporte: "Cependant, lorsque les chefs de Babylone envoyèrent des messagers auprès de lui pour s'informer du prodige, Dieu l'abandonna pour l'éprouver, afin de connaître tout ce qui était dans son cœur" (2 Chron. 32:31).

 

Ézéchias fut trompé par ces émissaires. Le cœur gonflé d'orgueil, il se laissa emporter par le désir d'être reçu dans la société des gens du monde. Il fit de ces gens qui adoraient le soleil, la lune et les étoiles, et me connaissaient pas le véritable Dieu du ciel, ses confidents. Il eut honte du message que Dieu avait confié à Israël. Par vanité, il leur montra ce que, pensait-il, ils désiraient voir: l'argent, l'or, les richesses matérielles que Dieu avait données à Son peuple. Les immenses richesses du sanctuaire, ustensiles forgés et modelés pour le service de la vérité furent ravalées au niveau des valeurs de Babylone. Les vases sacrés au service du Créateur faillirent devenir des pots à vin sur les tables de Babylone. La valeur et le pouvoir vivifiant des oracles de Dieu qui avaient été remis entre les mains d'Israël furent dépréciés et dédaignés. Une telle capitulation amena par la suite la destruction et la ruine du sanctuaire.

 

Si Ézéchias avait profité de l'occasion pour témoigner de la puissance et de la gloire de la vérité confiée à Israël (qui était l'Évangile), la lumière se serait répandue au loin parmi les païens. Au lieu de cela, les idées de Babylone devinrent la norme pour le peuple de Dieu. La mauvaise graine qui fut semée leva plus tard et donna une moisson de désolation. Le péché d'Ézéchias allait faire tomber la colère sur Juda et sur Jérusalem (2 Chron. 32:25).

 

L'accueil que nous avons fait aux émissaires des églises évangéliques dans les années cinquante nous a amenés à leur montrer des choses que, pensions-nous, ils apprécieraient et désireraient voir. Il n'était pas mauvais de les accueillir. Ce qui était mauvais, c'était de leur avoir caché "le message du troisième ange, en vérité", "le très précieux message" que le Seigneur nous a envoyé. Nous avons mis sous leurs yeux une ruine du message de Dieu. Jusqu'à ce jour nous affirmons que ce que nous avons dit, et derechef nous n'avons pas réellement changé. La confusion n'a fait que croître.

 

A la différence d'Ézéchias, nous ne nous sommes pas repentis de notre péché ni ne l'avons reconnu. "Ézéchias, du sein de son orgueil, s'humilia avec les habitants de Jérusalem, on fut en proie au remords et à la repentance pour cette infidélité". Mais la mauvaise graine avait été semée et elle donnerait en son temps une moisson de misère et d'affliction.

 

Dieu avait un plan

 

La visite des princes de Babylone au roi Ézéchias n'était pas sans objectif. La chronique dit clairement que Dieu avait un plan: "Il voulait l'éprouver, afin qu'il connaisse tout ce qui était dans son cœur" (2 Chron. 32:31). Ézéchias ne se connaissait pas lui-même. S'il était mort de sa maladie au lieu que sa vie soit prolongée de quinze années, la piteuse expérience avec les princes de Babylone n'aurait jamais eu lieu. Son esprit recélait à son insu des recoins obscurs qu'il fallait dévoiler.

 

L'expérience de l'église du reste avec les émissaires du monde évangélique a-t-elle été différente? Nous avons cru pouvoir les influencer. Nous avons espéré qu'on nous accepterait, ou que, selon les termes de Christanity Today, on nous considérerait comme "un groupe chrétien foncièrement orthodoxe", quoiqu'un peu insolite. Mais nos critiques évangéliques ne sont pas satisfaits de ce qui est arrivé dans les années cinquante et ils nous laissent entendre que nous prenons aujourd'hui la mauvaise direction. De même, beaucoup d'entre nous sont satisfaits, par rapport à ce que dit l'Écriture. Ils considèrent que nous nous éloignons des "points de repère", et même ils en sont certains. Que dit le compte-rendu? Avons-nous failli comme Ézéchias et contrecarré le plan de Dieu?

 

Avons-nous perdu notre identité?

 

Les Évangéliques ont pris, avec grand soin, la mesure de la confusion dans laquelle nous sommes tombés par notre propre faute. Ils savent quand et comment nos problèmes ont pris naissance dans l'histoire des Adventistes et comment les pionniers travaillèrent et allèrent de l'avant avec la conviction qu'ils étaient un reste, détenteurs d'une vérité unique. Lorsque les Évangéliques vinrent nous trouver dans les années 1950, il n'y avait là rien de secret, mais ils n'avaient que mépris pour cette idée. Ils proclament sans ambages que "nous souffrons d'une crise d'identité", et que "cela tranche de façon saisissante avec l'assurance des pionniers adventistes". Ils voudraient faire comprendre au monde et à nous-mêmes que:

 

"(Les Adventistes) croyaient être le mouvement que Dieu avait choisi pour les derniers jours de la terre. Ils ont gardé intacte cette identité exaltante jusqu'à la rencontre de l'Adventisme avec l'Évangélisme dans les années 1950.

 

"Une grande partie des controverses doctrinales qui ont surgi au sein de l'Adventisme dans les dernières décennies ont leurs racines dans les échanges avec les Évangéliques dans les années 1950. Jusqu'à ces années là, les théologiens évangéliques s'accordaient à dire que l'Adventisme du Septième Jour n'était guère plus qu'une secte non-chrétienne… "Questions on doctrine" … désavoua des doctrines adventistes traditionnelles communément affirmées telles que l'idée que Christ a hérité d'une nature humaine affectée par la chute, et l'idée que les croyants des derniers jours parviendraient à l'innocence parfaite" (Christianity Today, 05/02/1990, p. 19).

 

Les termes dont ils usent pour nous qualifier ne présentent pas une once d'incertitude. Ils vont même plus loin et proposent une explication de notre libéralisme en quête de respectabilité théologique et culturelle. Ils estiment que notre divorce d'avec le passé s'est opéré progressivement. Ils expliquent comment cela s'est produit. Dans ce journal ils font leurs commentaires et disent publiquement:

 

"Dans les années 1950 et 1960, nombre d'étudiants adventistes ont commencé à passer leurs diplômes dans des universités non adventistes. Dans bien des cas, les cours suivis par ces adventistes étaient théologiquement libéraux. Ainsi les intellectuels adventistes ont subi l'influence de la critique biblique moderne et de la théologie libérale".

 

Malheureusement l'histoire confirme leurs dires. Nous avons perdu notre identité. On nous a dérobé notre caractère distinctif et nous paraissons résignés à n'être qu'une église parmi les autres. Nous avons renié notre raison d'être, mais nous ne sommes pas seuls dans ce cas. Nos ancêtres spirituels, les enfants d'Abraham, jadis, se sont empêtrés dans l'erreur.

 

Il y a plus d'un siècle, un homme de la race d'Abraham qui était pasteur adventiste du septième jour, mit en garde la direction de notre église. En décembre, F.C. Gilbert a publié dans The Ministry un article qui s'est révélé prophétique. Cet article expliquait pourquoi les Juifs ont rejeté Jésus comme Messie. Ses recherches et l'interprétation du raisonnement des Hébreux donnent image surprenante de ce qui nous est arrivé durant les six dernières décennies.

 

Le monde peut s'étonner, dit-il, que le peuple juif ait rejeté Jésus alors que les Écritures sont remplies de prédictions, de figures, de prophéties concernant Son avènement. Pourquoi la postérité d'Abraham, le sanhédrin, a-t-il refusé le Messie? Il précise tristement: "Il paraît presque inexplicable à certains que les pharisiens aient rejeté Jésus alors qu'ils étaient reconnus comme étant ceux qui siégeaient dans la chaire de Moïse". A mesure qu'il expose leur histoire on en voit clairement les raisons.

 

Après qu'Alexandre le Grand eût célébré un culte dans le temple de Jérusalem, des dispositions bienveillantes se développèrent entre les Grecs et les Juifs. "La Grèce assura les Juifs de son désir d'amitié et d'aide. Les Grecs souhaitaient mieux connaître le Dieu des Hébreux". Les Grecs proposèrent donc que de jeunes Juifs bien doués se rendent à Alexandrie pour se former et étudier les philosophies, les sciences et les lettres grecques. Bien des anciens d'Israël, redoutant ses conséquences, s'opposèrent à ce projet. Ils avertirent que cela mettrait en péril l'avenir de la race juive. Mais le conseil des Grecs l'emporta et la scène fut préparée pour le rejet du fils de David, du fils d'Abraham. Le récit a le ton d'une douloureuse oraison funèbre:

 

"La Grèce persuada les pères d'Israël qu'ils pourraient conserver leurs propres exigences en matière de religion… Les diplômés des écoles juives trouveraient un grand avantage à être reconnus par la plus grande nation du monde… on fit comprendre aux Israélites que les avantages, pour les intellectuels juifs seraient immenses, car ils auraient des stimulants, des buts à atteindre…

 

"Progressivement les écoles juives en vinrent à conférer des grades à leurs diplômés… Petit à petit une aristocratie intellectuelle se forma: le sanhédrin. Ce mot est d'origine grecque…

 

"Année après année, l'étude de la Parole de Dieu diminua… la culture et la philosophie s'accrurent. Le programme des études… fut influencé par l'intellectualisme… La piété diminua peu à peu, à mesure que prospéraient le formalisme et le cérémonial… Ainsi, en avançant en âge et en pénétration intellectuelle, l'étudiant étudiait moins la Parole de Dieu et davantage les ouvrages des hommes.

 

"Le rabbi diplômé était reconnaissable à son habit. Pour se faire écouter des enfants d'Abraham, il était nécessaire de posséder les qualifications rabbiniques. Telle était la situation en Judée à l'époque où Jean et Jésus apparurent sur la terre d'Israël…

 

"Du fait du mélange de la philosophie humaine avec la Parole de Dieu, la force et la puissance spirituelle des Écritures faisaient défaut dans la vie du maître comme du laïc. Ils manquaient de discernement spirituel… L'influence de cette formation religieuse mondaine rendait toutes les classes de la société inaptes à Le rencontrer lorsqu'Il vient chez les siens. "Les siens ne L'ont point reçu".

 

F.C. Gilbert ne pouvait savoir que son article était une prévision de notre époque. Il termina son important examen de l'histoire des Juifs en ces termes: "Les chefs d'Israël avaient, dans une large mesure, cédé aux exigences de la culture et des sciences grecques, espérant y gagner en prestige et en influence. Ils en étaient venu à croire qu'ils accompliraient mieux la tâche qu'ils avaient reçue de Dieu en faisant leurs les normes d'éducation du monde, qu'en s'accrochant avec ténacité aux anciennes normes que leurs avaient léguées les pieux ancêtres. "Le monde en connaît le résultat: ils ont rejeté le vrai Christ quand Il est venu!"

 

Tout cela est dans les archives adventistes, mais on peut trouver aisément, sans recherches, dans nos publications actuelles, la preuve de ce que les évangéliques disent de nous. Dès que nous aurons compris l'enjeu, le problème qui se pose à nous deviendra clair. La question est: Qui est ce Christ que tout le christianisme populaire prétend suivre? Il n'y a qu'un seul vrai Christ, dépeint dans la Bible, bien qu'elle enseigne ouvertement qu'il y a un faux christ. Il ne saurait y avoir différentes dimensions pour la pierre angulaire. Il ne peut y avoir qu'un seul fondement pour l'édifice construit pour être un temple saint dans le Seigneur et une habitation de Dieu en esprit (Éph. 2:20-22). L'église du reste ne peut bâtir un temple saint en suivant plusieurs plans architecturaux.

 

Le plan architectural est brouillé

 

 L'histoire sainte nous apprend que l'église primitive reçut l'effusion du Saint-Esprit alors "qu'ils étaient ensemble dans le même lieu" (Act. 2:1). Cette histoire nous informe que l'église, au temps de la fin, fera montre d'un caractère et d'une unité hors du commun. Ce sera "une église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable… sainte et irrépréhensible" (Éph. 5:27). Les membres de cette dernière église parleront d'une seule voix et connaîtront une unité véritable. "Dans leur bouche (il ne se trouve) point de mensonge: car ils sont irrépréhensibles devant le trône de Dieu". Il y a de bonnes raisons pour que notre église s'enquière de la raison pour laquelle une telle qualité n'a pas été obtenue jusqu'à maintenant. Il nous faut rechercher cette unité aussitôt que possible.

 

C'est dans cette perspective qu'au début de 1990, nous avons tenté de parvenir à l'unité. Dans les numéros de janvier et de février de The Adventist Review, (mentionnés dans le premier chapitre) un projet fut présenté à l'église mondiale dans une série d'articles en six parties, intitulés Modèle ou Substitut, est-il vraiment important de savoir comment nous considérons Jésus? L'article intitulé Serrer les rangs formulait l'objectif comme un appel à l'unité. Mais ses instructions pour les membres de l'église sont floues et laissent ouverte la question de savoir comment parvenir à cette unité. Les dimensions de la pierre angulaire sont imprécises, de sortes que ceux qui voudraient construire en harmonie avec l'appel à l'unité sont dans le brouillard. Ils ne savent pas comment s'y prendre dans la tâche assignée. Tant que nous ne nous serons pas prononcés au sujet de la pierre angulaire, tant que nous ne saurons pas si elle est la seule et unique, l'incertitude du texte de l'appel demeurera.

 

Cela veut dire que l'on pourra considérer comme causes des divisions des membres d'église qui "soutiennent certaines thèses au sujet de la nature humaine de Christ". En conséquence, "il ne pourra y avoir une forte unité au sein de l'église mondiale du peuple du reste de Dieu… (c'est pourquoi) il faut laisser de côté ces questions et non pas les imposer à nos gens comme si elles étaient essentielles" (An Appeal for Church Unity, p. 5). Mais la notion cause de division qui est condamnée est la notion exprimée en Hébreux 2:17: "En conséquence, Il a dû être rendu semblable en toutes choses à Ses frères… Pour faire l'expiation". La seule unité possible est celle qui est fondée sur la vérité biblique.

Comment la conscience adventiste peut-elle laisser de côté la pierre angulaire et espérer bâtir une église glorieuse, sainte et irrépréhensible? Comment les membres de l'église peuvent-ils garder le silence lorsque l'Adventist Review, le premier organe de presse de l'église, publie la série d'articles la plus confuse qui puisse paraître dans une publication confessionnelle?

 

On prétendait que ces articles avaient pour objectif d'approfondir la nature de Christ, mais le véritable problème, est: qu'est-ce que le péché? La perfection du caractère et la vie sans péché sont-elles possibles? Selon la thèse augustinienne, un être humain est pécheur par nature, dès la naissance, déjà condamné, et par conséquent il commet des péchés inévitablement, nécessairement. Cette conception ne laisse aucune possibilité de vie sans péché aussi longtemps que nous avons cette nature déchue, coupable, et ceci en dépit des déclarations inspirées qui sont contraires. Cette théologie n'est pas celle de l'Écriture.

 

Voici, parmi des centaines d'autres, une magnifique affirmation qui va en sens contraire du thème de ces articles, et qui n'est pas souvent citée:

 

"Dieu nous appelle à la perfection et met devant nous l'exemple du caractère de Christ. Dans Son humanité, rendue parfaite par une vie de résistance au mal, le Sauveur a montré qu'en coopérant avec la Divinité, les êtres humains peuvent en cette vie atteindre la perfection du caractère. Telle est l'assurance que Dieu nous donne que nous aussi nous pouvons remporter une victoire complète." (Acts of the Apostles, p. 531).

 

Le petit mot aussi qui figure là est d'un poids immense. Il nous dit que notre victoire sur le péché peut être aussi complète que la victoire de Christ. L'assurance nous est donnée, dans ces trois phrases, que Jésus a été tenté, qu'Il a résisté à la tentation, qu'Il a vaincu la tentation, et que nous aussi nous pouvons faire la même chose si nous avons vraiment foi en Lui.  

 

Beaucoup d'évangéliques sont imprégnés de théologie augustinienne, et pour cette raison il leur est impossible d'admettre que Christ a pris la nature déchue et que, dans cette nature, Il a vaincu le péché. Mais ce sont ces concepts qui donnent le ton à toute la série des articles de la Review. Au lieu d'accepter l'avis très clair de l'Inspiration, on a fait une confusion entre les conséquences du péché et le péché lui-même. L'idée qui est mise en avant c'est que le péché survient automatiquement dès la naissance, et non lorsque l'esprit entretient délibérément des pensées coupables. Les articles s'adonnent à une polémique embrouillé, et tout en n'acceptant pas le dogme de l'immaculée conception, manifestement hérétique, ils remplacent ce dogme par un concept nouveau la conception miraculeuse. Il est vrai que Christ a été engendré miraculeusement du Saint-Esprit; ce qui n'est pas vrai, c'est que Sa naissance virginale lui aurait donné une chair virtuellement sainte, différente de notre chair déchue, notre chair de péché. 

 

Parmi ces nombreuses notions équivoques et illogiques qu'elle contient, cette suite de six articles dit à l'Eglise Adventiste du Septième Jour:

 

1 – Que Jésus n'a pas connu de tentations semblables aux nôtres parce Sa nature était différente de la nôtre (#3. p.19).

2 – Qu'Ellen White "a vu la mission de Christ selon deux dimensions. Elle parle d'une dimension d'avant la chute et d'une dimension d'après la chute" (#3. p.19).

3 – Que Jésus ne pouvait avoir l'expérience des pulsions intérieures coupables des hommes pécheurs, mais qu'Il … en éprouvât un équivalent en intensité tout en demeurant un homme sans péché. (#3. p. 21).

 

Le mot-clé est expérience. Il est vrai, jamais Christ n'a fait l'expérience du péché. Aucun Adventiste du Septième Jour qui croient au message de 1888 sur la justice de Christ n'en a jamais rien déduit de tel. Mais Il a fait l'expérience de nos tentations de pécher, sans toutefois ne jamais y céder si peu que ce fût. Au moyen d'une distorsion subtile, les articles cherchent à déconsidérer une vérité que le Seigneur a envoyée aux Adventiste du Septième Jour.

 

Les membres de l'Église Adventiste qui font grand cas du "très précieux message" de 1888 constateront la confusion amenée par ces six articles. Outre les anomalies citées, il y a un courant souterrain d'inférences et d'insinuations en faveur de conceptions d'une nature de Jésus exempte, antérieure à la chute. A première vue ces notions peuvent paraître sans danger, mais elles ont leur source chez Augustin et sont au cœur de l'esprit de l'antichrist.

 

Les matériaux de construction sont défectueux

 

L'église qui doit être édifiée au temps de la fin devra demeurer dans l'éternité comme un monument en l'honneur de la puissance de l'Évangile. Elle sera ce corps constitué que, par la foi, Abraham vit, et elle est décrite comme "une église glorieuse … sainte et dans tache" (Éph. 5:27). Cela ne peut signifier qu'une chose: le matériau qui entre dans cet édifice doit être sans défaut. Selon les termes de Pierre, cette maison spirituelle sera construite de telle manière que la Pierre d'abord rejetée deviendra la principale de l'angle. D'autres pierres vivantes doivent être jointes à elle pour former "une nation sainte, un peuple acquis … appelé des ténèbres à Son admirable lumière" (1 Pier. 2:5-9).  

 

Ce peuple doit connaître la Pierre et, faisant avec Lui un même édifice, doit être semblable à Lui et Le voir tel qu'Il est lors de Son retour (1 Jn 3:2). Il ne doit pas être trompé par aucune contrefaçon, aucun faux prophète. Il doit reconnaître l'Esprit de Dieu qui confesse que Jésus est venu "dans la chair", et non se laisser piéger par l'esprit de l'antichrist qui nie Sa venue dans la chair. (1 Jn 4:1-3).

 

Une parabole grave se présente à nous aujourd'hui. Parce que nos pères selon l'esprit n'ont pas reconnu et ont rejeté "la principale pierre de l'angle", leur maison a été laissée déserte. Le fondement sur lequel le Seigneur voulait que Son peuple bâtisse est devenu "une pierre d'achoppement et un rocher de scandale" (Mat. 23:38; 1 Pier. 2:4-8).

 

Il n'y a aucune possibilité que le peuple de Dieu du temps de la fin soit "des pierres vivantes" édifiées en une "maison spirituelle", aussi longtemps qu'il essaiera de se servir de deux pierres d'angle. Le "scandale" soulevé par la présentation que fait la Bible, du Christ qui fut "rendu semblable à Ses frères", continue à être une "pierre d'achoppement". Les graves réalités actuelles donnent à penser que l'antique rejet de "la principale pierre d'angle" a son parallèle aujourd'hui dans l'église, où un bon nombre nient que "la Parole a été faite chair". Si l'on ne comprend pas quelle nature humaine le vrai Christ a prise, il est impossible de comprendre correctement l'expiation et la valeur de l'Évangile.

 

L'effroyable vérité, c'est que cette série d'articles de l'Adventist Review nie que Jésus-Christ soit venu dans la chair. Examinez simplement quelques points:

 

1 – Dire que "Sa nature n'était pas semblable à la nôtre", c'est contredire les Écritures qui disent clairement "nous n'avons pas un Souverain Sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, Il a été tenté comme nous, en toutes choses, sans commettre de péché" (Héb. 4:15). Il n'aurait pu être tenté comme nous en toutes choses si Sa nature était différente de la nôtre.

2 – Dire qu'Ellen White "parle d'une dimension antérieure et d'une dimension postérieure à la chute" dans la nature de Christ, c'est mettre dans sa bouche des paroles qu'elle n'a jamais prononcées. En 100 000 pages de ses écrits on ne trouvera pas un tel double langage, et l'article ne fournit pas le moindre support d'argument en faveur de l'énoncé dogmatique qu'il avance.

3 – Dire que "Jésus ne pouvait avoir l'expérience des pulsions intérieures des hommes pécheurs", c'est ignorer Son propre témoignage. Il dit: "Je ne puis rien faire de moi-même… Je ne cherche pas Ma volonté, mais la volonté du Père qui M'a envoyé. Si c'est Moi qui rends témoignage de Moi-même, Mon témoignage n'est pas vrai… Je suis descendu du ciel pour faire, non Ma volonté, mais la volonté de Celui qui M'a envoyé". "Mon Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de Moi! Toutefois, non pas ce que Je veux, mais ce que Tu veux… Mon Père, s'il n'est pas possible que cette coupe s'éloigne sans que Je l'a boive, que Ta volonté soit faite" (Jn 5:30-31; 6:38; Mat. 26:39, 42). Si Jésus ne voulait pas dire ce qu'Il a dit lors de Son combat contre Sa propre volonté, Ses pulsions intérieures, alors Sa lutte contre le péché est une comédie, une façon malhonnête de se vanter. La déclaration formelle de Christ montre qu'Il s'est attaqué aux pulsions intérieures et qu'Il a vaincu. Être tenté de l'intérieur comme nous sommes tentés n'est pas un péché.

 

Il fallait que le plan du salut usât de méthodes en rapport avec la réalité. Cela élimine un Sauveur qui aurait été exempt de quoi que ce soit. Si la victoire du Christ était due au fait qu'Il était séparé de nous de quelque façon et ne participait pas pleinement à la nature humaine, alors Son expérience est telle que nous ne pouvons pas la partager. Son appel à ce que nous prenions Sa croix est injuste. Ce qu'Il dit du conflit avec Sa propre volonté est dénué de sens, c'est un leurre. (Mat. 26:39; Marc 14:36; Luc 22:42).

 

Comme le témoignage de Christ est inébranlable, on a inventé une théorie mystique appelée l'expérience de l'équivalence en intensité. Elle est censée Le dispenser des pulsions des hommes pécheurs. Mais la tentation n'implique d'aucune manière le péché. "La tentation n'est pas péché. Le signe, la preuve, nous les trouvons dans les trois tentations de Christ dans le désert. La première venait de la faim corporelle. La seconde avait pour but de briser Sa foi et Sa confiance. Satan se flattait de pouvoir tirer avantage de l'humanité de Christ pour Le faire passer de la confiance à la présomption" (1MC 282; RH 18/08/1874). Les tentations étaient extrêmement dures, mais à l'évidence, Satan échoua.

 

La troisième tentation allait être la plus rude, elle déciderait du sort de Satan, elle dirait qui serait le vainqueur. "Cette dernière tentation était la plus séduisante des trois… Le regard de Jésus se posa un instant sur la gloire étalée devant Lui; mais Il se détourna et refusa de contempler le spectacle enchanteur. Il ne voulait pas exposer Son intégrité en s'attardant avec le tentateur" (RH 01/09/1874). Tout ce qu'Il a vécu au désert a prouvé qu'il n'est pas inévitable que notre nature humaine soit vaincue comme l'a été celle d'Adam. Cela a prouvé que, quelle que soit la tactique de Satan, quel que soit le chemin qu'il prend pour pénétrer dans l'âme, la tentation ne conduira pas au péché si celui qui est tenté refuse de flirter avec la tentation, et décide de ne pas céder.

 

En refusant de céder à la tentation, Christ confirma le principe de la croix qui avait été établi "dès la fondation du monde" (Apoc. 13:8). Lorsqu'Il laissa au ciel Sa puissance et Sa gloire et vint dans ce monde dans la chair, Il confirma à jamais qu'il y a dans la croix une puissance pour quiconque voudra la prendre comme Il l'a fait. Dans la croix on trouve la guérison de toute exaltation égocentrique. La croix explique pourquoi Jésus a pu inviter Ses disciples à Le suivre. Elle est le chemin de la victoire qu'Il a suivi et que les rachetés suivront maintenant et à l'avenir (Apoc. 14:4).

 

Ce chemin de victoire sur le péché n'a pas été parcouru par Christ seul. C'est le chemin de la croix que Lui et Son peuple doivent suivre ensemble. Paul le montre clairement lorsqu'il s'écrie: "J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est livré Lui-même pour moi" (Gal. 2:20). Ses combats sont nos combats. Ses victoires sont nos victoires. La volonté humaine de Christ fut tentée par le moi comme nous le sommes. C'est avec des paroles d'encouragement, puissantes pour nous faire agir, que l'amplitude de ce combat a été révélée à l'église:

"Lorsque la domination de Satan sur les âmes est brisée, nous voyons des hommes s'attacher volontairement à la croix, crucifier la chair avec ses passions et ses convoitises. C'est en vérité une crucifixion de soi; car on a renoncé à sa volonté pour Christ…

 

"En renonçant à sa volonté, on atteint la racine du débat. Lorsqu'on a renoncé à sa volonté, les eaux qui coulent de la source ne seront pas amères, mais pures comme du cristal…

 

"Jésus-Christ est notre exemple en toutes choses. Il est entré dans la vie, en a traversé toutes les épreuves, a achevé sa course avec une volonté humaine sanctifiée. Jamais, au moindre degré, Il n'a été incliné à commettre le mal ou à se rebeller contre Dieu…

 

"Ceux qui ont une volonté sanctifiée, c'est-à-dire à l'unisson de la volonté de Christ, laquelle se répandra en bienfaits pour les autres et reviendra sur eux avec une puissance divine…

 

"Cessons de complaire à l'ennemi en nous plaignant de la force de notre volonté mauvaise; car, ce faisant, nous fortifions et encourageons notre volonté à s'opposer à Dieu, et nous faisons plaisir au malin…

 

"La volonté humaine de Christ ne l'aurait pas conduit au désert de la tentation, à jeûner et à être tenté par le démon. Elle ne l'aurait à subir l'humiliation, le mépris, l'opprobre, la souffrance et la mort. Sa nature humaine reculait d'horreur devant cela avec autant de vigueur que la nôtre. Il endura l'opposition des pécheurs contre Lui." (ST 29/10/1894).

 

Avec un avis positif de cette importance, pourquoi irait-on insinuer que Ses tentations n'étaient pas semblables aux nôtres? Pourquoi le cœur humain veut-il exiler Christ dans une sphère d'expérience étrangère à l'humanité? Cela naîtra-il d'un désir inconscient de trouver une excuse au péché? Pour l'encouragement de l'église du reste, sachons que cette notion faussée de la nature de Christ n'est pas universelle.

 

Tous les adventistes ne sont pas en proie à la confusion

 

Il y eut des membres d'église qui n'étaient pas disposés à accepter les idées défectueuses présentées dans ces articles comme une méthode pour établir l'unité. On a publié des critiques vigoureuses de la série des six articles, comme en témoignent les lettres à l'éditeur de la Review du 5 avril 1990. Les lecteurs n'ont aucun moyen de savoir combien il y eu de lettres, mais des huit qui furent publiées, sept disent leur stupéfaction devant la théologie présentée. On ne mâchait pas ses mots. En voici quelques exemples:

 

"La nouvelle théologie! Si "la nature de Jésus était différente de la nôtre", que le ciel ait pitié de nous, car nous sommes perdus. En effet, la prétention de Satan, -que l'homme avec sa nature avilie, débile, pécheresse ne pourrait jamais être un vainqueur- serait encore vraie".

 

"Une excellente tentative pour harmoniser les erreurs du catholicisme romain et du calvinisme avec la vérité biblique, mais c'est encore insuffisant. Beaucoup s'y laissent prendre, c'est sûr… On a maquillé en parole d'évangile le dogme du péché originel et la dénégation de l'humanité réelle de Christ."

 

"Je pousse un soupir de soulagement de ce que les juges du pays ne partagent pas la théorie (de l'auteur) de la culpabilité héréditaire! … Il confond les conséquences du péché avec sa punition".

 

"La déclaration selon laquelle 'à l'évidence Jésus n'avait pas une nature de péché' est trompeuse, sinon totalement fausse… Dans les écris d'Ellen G. White il y a, littéralement, des centaines de textes qui apparentent Christ à l'homme déchu."

 

"Personne n'irait se servir de ce texte [Rom. 8:3] pour prouver que Christ était différent des hommes, et pourtant c'est de ce misérable raisonnement qu'on s'est servi dans ces articles. La cohérence et la saine logique empêchent d'interpréter, dans le texte, semblable comme signifiant dissemblable… L'auteur crée de la confusion".

 

"[L'auteur] donne, de la nature de l'homme, une image tout à fait contraire à l'Écriture, et cette image, à son tour, le contraint de présenter un Jésus qui n'était pas réellement un homme, qui n'est pas réellement venu dans la chair comme la Bible l'enseigne si évidemment. Selon 1 Jn 4:1-3, c'est une affaire très grave".

 

Manifestement, les lettres de lecteurs ont été trop nombreuses et trop véhémentes pour qu'on puisse les passer sous silence. La Review du 26 avril a publié sept autres lettres, dont quatre fortement opposées aux articles. Les objections visent diverses erreurs qui y figurent. Voici quelques unes de ces nouvelles réactions:

 

"Quels que soient ses efforts pour l'éviter [l'auteur], s'est mis dans le même sac que saint Augustin… [Cette] thèse fait violence à l'Écriture et, ce qui est pire, au caractère de Dieu… Qu'on en finisse avec l'erreur du calvinisme, de l'arminianisme comme de l'universalisme."

 

"De grâce qu'on dise [à l'auteur] quelle différence il y a entre le caractère de Christ et la nature de Christ!... Nous pouvons avoir un Sauveur né dans une chair de péché et qui pourtant ne soit pas pécheur, tout simplement parce que nous ne croyons pas au péché originel".

 

"Faire dire à Ellen White que Christ 'n'a pas pris sur Sa nature sans péché notre nature de péché' qu'à la croix, c'est défigurer grossièrement sa conception de la nature humaine de Christ". (Jésus-Christ, cité).

 

Par suite de la vigueur des protestations des lecteurs, les éditeurs de la Review accompagnèrent le premier lot de lettres d'un commentaire dans le nº5 d'avril. La note indiquait que les éditeurs avaient commencé à publier une série de trois articles "en vue de répondre précisément aux préoccupations exprimées dans les lettres qui précèdent". Les articles furent publiés dans les numéros du 29 mars, du 19 et du 26 avril. Comment au juste cela a-t-il pu arriver, c'est difficile à comprendre, car la première série avait provoqué bien assez de consternation parmi les membres de l'église. La nouvelle série ne fit qu'aggraver la confusion. Toutefois, on ne publia plus de lettres de protestation, de sorte que les abonnés ne peuvent savoir ce qu'elles contenaient. Mais le contenu des articles est assez criant.

 

Jésus était-Il "comme Adam ou comme nous?" La réponse biblique a été brièvement examinée dans le premier chapitre de ce livre. Mais les articles nous disent en outre que "le Christ incarné n'était exactement semblable ni à Adam ni à nous. Il était unique."

 

Assurément Il était unique, mais pas de la manière que les articles suggèrent. Avec subtilité, on fait dire à Ellen White deux choses différentes sur ce sujet. Ainsi, on dit à l'église que lorsque les théologiens parlent du péché originel, "certains adventistes l'ont critiqué sans avoir analysé attentivement sa signification". Cela suggère que l'on peut accepter l'enseignement d'Augustin. Il en résulte la théorie selon laquelle il est impossible aux hommes, dans leur chair de péché, de vaincre réellement le péché. Cela accentue l'hérésie selon laquelle Jésus était exempt des tentations qui assaillent l'humanité.

Cet enseignement met l'église devant un grave problème. Doit-on incorporer aux croyances adventistes l'enseignement d'Augustin sur le péché originel, pour la raison que les évangéliques l'acceptent? Si non, alors la théorie du péché originel est beaucoup plus qu'une expression pas tout à fait heureuse. C'est une hérésie de Babylone. Elle établit une proposition fausse en confondant les effets du péché avec le péché lui-même, et il en résulte alors un enchaînement de conclusions erronées. Le maillon le plus faible dans cette chaîne est la proposition selon laquelle une nature déchue est péché, de sorte que les hommes et les femmes sont dans l'incapacité d'obéir à al foi.

 

Cela exige que Christ soit venu dans ce monde sans être réellement "rendu semblable à Ses frères". Que nous disions de Sa naissance qu'elle fut immaculée ou miraculeuse, le résultat est le même. Il est ainsi rejeté hors du courant réel de l'humanité et ne peut être ce que l'Écriture proclame "né de la postérité de David, selon la chair" (Rom. 1:3). Accepter la proposition d'Augustin, c'est soutenir l'idée présentée à l'église que "Jésus ne pouvait avoir l'expérience des pulsions intérieures coupables des hommes pécheurs" (Adventist Review, 01/02/1990, p. 21). Cela revient à dire que l'Écriture se trompe en déclarant que notre Souverain Sacrificateur "a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché" (Héb. 4:15). (On n'a pas suffisamment considéré le dilemme que cette fausse théologie impose à l'église. Même l'inférence inconsciente que la Bible ne veut pas dire ce qu'elle dit contribue à dévaluer son autorité et à annuler le plan du salut. Si Jésus n'a pas connu par expérience des tentations en tous points semblables à celles qu'éprouvent les hommes, Il n'a pas "été fait semblable à Ses frères" comme l'Écriture le dit clairement. D'après la traduction B.F.C., cela signifie qu'il n'y a pas d'expiation pour les péchés de l'humanité. Ce ne sont pas des anges qui ont besoin de secours, mais des êtres humains. On traduit donc Hébreux 2:17 "Il a dû être rendu semblable en toutes choses à Ses frères, afin qu'Il fût un Souverain Sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l'expiation des péchés du peuple". Il est obligatoire qu'Il soit fait semblable à Ses frères, sinon il n'y a pas d'expiation et l'humanité est condamnée à périr dans le péché! – tiré de The Holy Bible, New International Version, avec la permission de Zondervan Bible Publisher).

 

C'est une théorie qui, logiquement, annule la prophétie des 2300 jours et rejette la doctrine du sanctuaire. Le sanctuaire ne saurait être purifié d'aucune manière si le peuple de Dieu est condamné à pécher sans cesse jusqu'à l'avènement du Seigneur. Cette théorie nie que "nos péchés soient effacés" (Act. 3:19). Elle fait du jour des expiations un rituel inutile, sans le résultat effectif que le péché soit expulsé hors du camp. Elle interdit à l'Agneau de Dieu d'ôter les péchés du monde, car si le Sauveur ne sauve pas du péché, Il n'est pas un Sauveur et l'ange a proféré un mensonge lorsqu'il a proclamé qu'Il "sauvera Son peuple de ses péchés" (Mat. 1:21).

 

La conception augustinienne du péché a beau être une tradition ancienne dans l'histoire chrétienne, c'est une doctrine incompatible avec le message des trois anges.

 

Cette confusion dramatique ne peut conduire à l'unité. La discussion au sujet de la nature de Christ, le désordre croissant dans notre église aujourd'hui, ne pourront que s'aggraver aussi longtemps qu'on n'aura pas bien compris la vérité de 1888. Seul le blé doit être engrangé et c'est du blé qu'on devra moissonner à la fin. Sur chacun des observateurs du Sabbat repose une responsabilité terrible: savoir que Jésus fut "rendu semblable à Ses frères" et que pourtant Il a vaincu parfaitement comme Il nous appelle à vaincre.

 

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